lundi 27 juin 2011

Trois ans après sa mort, le procès de l'ex-compagnon de Clélia

Entre Julien et Clélia, c'était une histoire orageuse. Un amour de jeunesse fait de hauts et de bas, et même de quelques gifles, disent leurs proches. Mais ce jour-là, ils venaient de renouer. Julien n'était pas au Flibustier, mais c'est bien à lui que Clélia a téléphoné vers 4 heures du matin, quand elle a voulu rentrer. Il est venu et, une nouvelle fois, l'orage a tonné.
Tout est parti d'un texto. Les deux jeunes gens avaient à peine quitté la rue Gambetta à Lille, avec une amie de Clélia qu'ils devaient déposer chez elle à Haubourdin, qu'un message arrivait sur le téléphone de la jeune fille. C'était Priscilla, une autre amie, restée à la boîte de nuit. Elle voulait que Clélia sache qu'elle aussi entretenait une liaison avec Julien.
Justine, assise à l'arrière de la Twingo, raconte que le ton a évidemment monté, que des coups ont été échangés. Julien Sailly ne le conteste pas. À tel point, en tout cas, que Justine a proposé à Clélia de dormir chez elle, une fois arrivés à Haubourdin. Mais les deux jeunes gens sont repartis et Justine n'a jamais revu son amie. Le corps a été retrouvé le lendemain matin, le visage tuméfié, par un promeneur. Le légiste dit qu'elle a été frappée plusieurs fois par un objet contondant et étranglée.
Au fond de l'eau, les plongeurs ont retrouvé un cric, apparemment récemment jeté, sur lequel on ne relève pas d'empreintes très nettes. Mais c'est tout de même là que commencent les ennuis de Julien Sailly : ce cric est du modèle qui équipe les Renault Twingo et justement, dans la sienne, qu'il a achetée quelques semaines plus tôt, il manque le cric. « Mais cela ne veut rien dire : c'était une voiture d'occasion... » Éric Dupond-Moretti, avocat de Julien Sailly, insiste : « Aucun élément n'accuse formellement mon client. » Et c'est vrai. Le jeune homme est renvoyé sur un faisceau d'indices, comme cette trace de sang de la victime retrouvée sur l'une des chaussures qu'il portait le soir des faits.
Comme la première version qu'il a donnée du déroulement de sa fin de soirée : selon lui, il a déposé Clélia devant chez elle, à Erquinghem-le-Sec, vers 4 h 10, puis il est rentré. Mais des relevés de bornes téléphoniques le contredisent : apparemment Clélia était encore avec lui, vers 4 h 45, aux environs de Lomme. Et il a échangé plusieurs communications avec Priscillia entre 4 h 57 et 5 h 23.
Mais Julien a toujours nié. Depuis le premier jour. Et c'est même lui qui s'est présenté spontanément aux policiers pour témoigner. À partir d'aujourd'hui, il aura trois jours pour s'expliquer, devant de nombreux amis et les parents de Clélia, que représente Me Blandine Lejeune. Ils n'ont qu'une exigence : la vérité
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/06/27/article_trois-ans-apres-sa-mort-le-proces-de-l-e.shtml

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