jeudi 21 juillet 2011

Affaire Annick De Muer : l'appel du Parquet examiné ce jeudi

Une étape majeure du combat d'Annick De Muer va se jouer ce jeudi après midi devant la cour de Douai. L'appel interjeté par le Parquet de Lille, concernant la libération conditionnelle de A.A, le meurtrier de sa fille Anastasia en avril 2003, va être examiné. Début juillet, Annick De Muer avait créé la controverse en placardant 200 affiches à Fives pour alerter les riverains du retour dans le quartier de l'homme qui a purgé une peine de huit ans sur les 15 que prévoyait initialement sa peine. Il avait pu sortir contre l'avis du procureur. L'homme avait poignardé de 27 coups de couteau celle qui était à l'époque sa compagne. En 2006, son procès avait mis en avant une personnalité qui avait sombré dans la drogue lors de la mort accidentelle d'un de ses frères. Perturbé, il avait fini par imaginer que sa compagne le trompait.
« Je veux qu'il retourne en prison, qu'il soit interné dans un hôpital spécialisé », dit Annick De Muer, qui s'émeut du retour de l'individu à Fives, sans qu'aucune mesure d'éloignement n'ait été prise. Ce que conteste l'avocat de l'intéressé, Maître Regley, du cabinet Benmouffok : « Mon client a une interdiction de rencontrer la mère de la victime, et de se rendre dans les quartiers où elle réside et travaille » . Après avoir déménagé, Annick vit aujourd'hui dans le Vieux-Lille. Elle travaille à République. « Cette mesure est insuffisante, si je vais à Euralille faire mes courses, je peux le croiser », fulmine-t-elle.
« Plus aucun sens


à son maintien en détention »
Mais Maître Regley assure que son client ne représente aucun danger. Entre l'homme qui a été condamné et celui qui vient d'être libéré, il y a un gouffre. « Il faut savoir qu'en détention provisoire, il a commis trois tentatives de suicide. Lors de la dernière, par pendaison, son cerveau a été privé d'oxygène pendant cinq minutes avant d'être sauvé par un surveillant pénitentiaire », indique-t-il. Conséquence, A.A., est aujourd'hui « dépourvu d'initiative ». Traduction : il est sous assistance pour se laver, manger. « Pour les gestes les plus courants, il n'a plus d'envie, plus d'initiative ». Selon son avocat, il ne savait même plus pourquoi il était en détention, n'avait plus de repère concernant le jour ou l'année. « Les deux dernières expertises neurologiques et psychologiques demandées par le juge du tribunal d'application des peines le confirment. L'une d'entre elles précise même qu'il n'y avait aucun risque de récidive », ajoute Maître Regley. Et de lancer : « en clair, il n'y avait plus aucun sens à son maintien en détention. » Son client est placé sous tutelle depuis sa sortie de prison.
Une version qu'a bien du mal à accepter la mère de famille. « Je ne suis pas convaincue, d'autant que les différentes expertises ont été contradictoires. Il y en a une qui le décrit comme dangereux et l'autre l'inverse. » Désormais elle patiente. Jusqu'au jour de l'audience programmée jeudi. Un peu plus confiante dans le combat qu'elle mène. « Depuis la médiatisation de mon affaire, j'ai été énormément soutenue, par plein de monde », indique-t-elle. Elle compte « s'engager », prolonger les actions sans savoir encore quelles formes elles vont prendre. Annick De Muer a également adressé des courriers au Préfet et au cabinet du Maire de Lille.
http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/2011/07/19/affaire-annick-de-muer-l-appel-du-parque.shtml

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