mercredi 27 juillet 2011

Affaire Le Couviour. Le témoin clé dénonce un calvaire

Si ce Quimperlois de 38 ans n'avait pas dénoncé son ami d'enfance, l'affaire Le Couviour se résumerait sans doute à un cambriolage qui a mal tourné. Une démarche qui, assure-t-il, a «ruiné» sa vie.
«Messieurs les gendarmes, je sais qui a tué Annette Le Couviour à Grand-Champ». Ces paroles, Marc les a prononcées par téléphone, quelques jours après le décès de la femme d'Eugène Le Couviour dans leur résidence de Grand-Champ. Morte par asphyxie, après avoir été bâillonnée. À l'époque, en avril 2009, les enquêteurs imaginaient un cambriolage ayant mal tourné. Pas un acte commandité. L'appel a changé la donne.

Lui n'a jamais changé de version
Il en avait fallu du courage à ce Guidélois d'origine pour dénoncer son ami d'enfance, Wenceslas Le Cerf, poursuivi pour assassinat et séquestration. Ce dernier se serait confié quelquesheures après les faits.
«Je suis désolé mais il n'y a pas d'amitié dans un cas comme ça. Il s'agit de la mort de quelqu'un. Il n'avait pas à me parler de ça. Cela aurait été une non-dénonciation d'un crime. Je ne regrette pas et si c'était à refaire, je le referais. Mais différemment. Je quitterais d'abord la région».
Car le Morbihannais assure vivre un enfer depuis que son nom est lié à ce dossier médiatique. «En période calme, on m'en parle une à deux fois par semaine. On me traite de balance sans savoir, on m'insulte, on me menace. Je ne fais pas 150 m sans avoir peur. J'ignore si ce sont des pressions mais j'en ai assez d'être menacé pour avoir fait mon devoir. On me qualifie de mythomane, de chevalier blanc qui cherche la gloire. Mais je suis le seul à n'avoir jamais changé de version. Dénoncer m'a mis dans la m...»

«Je n'ai plus rien»
Une situation qu'il a sans doute provoquée en témoignant à visage découvert à la télévision. Mais Marc assure avoir été harcelé, puis piégé. Le Quimperlois évoque ses deux enfants qu'il ne peut plus voir, son entreprise, fermée faute de clients, ses pensées suicidaires. Aujourd'hui, il vit chez sa mère. «Je n'ai plus rien, personne ne veut m'embaucher». Et a déjà écrit deux fois au président de la République. Son altercation, mercredi dernier, avec un patron de restaurant à Quimperlé (Le Télégramme du 24 juillet) a été la goutte de trop (*). «Je sais que cela n'avait rien à voir avec la famille Le Couviour, assure-t-il. Mais je passe pour une balance et on me le fait comprendre. Ce n'est pas de la paranoïa».
Il envisage de ne pas venir au procès, bientôt programmé devant la cour d'assises du Morbihan, des deux supposés hommes de main, de la belle-soeur et du jardinier. Ou de ne pas parler, s'il est contraint d'y assister. Embêtant pour un témoin clé aux propos qui seront assurément disséqués. «On verra si ça se calme. Je veux juste retrouver une vie tranquille».

* Contrairement à ce qui a été écrit, Marc n'a pas déposé plainte, «pour ne pas envenimer les choses», et n'a pas d'avocat

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/morbihan/affaire-le-couviour-le-temoin-cle-denonce-un-calvaire-26-07-2011-1381302.php

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