lundi 11 juillet 2011

Condamné pour avoir frappé son fils et sa compagne

Alain Prévost, âgé de 47 ans, est bien connu de la justice. Avec huit condamnations inscrites à son casier judiciaire pour des faits de violence, l'homme s'est fait une nouvelle fois remarquer mercredi au tribunal correctionnel, lors d'une audience où il était convoqué pour des faits de violences sur sa compagne et sur son fils âgé de 4 ans à l'époque des faits.
L'affaire avait pris une tournure jugée tellement grave que le juge des enfants, après avoir entendu le récit du petit garçon, avait ordonné son placement dans une famille d'accueil pour le protéger de la violence de son père.
Mercredi, Alain Prévost est arrivé très énervé au tribunal. Et lorsqu'il a été appelé à la barre, lui qui se contenait depuis le début de l'audience, s'est lâché. Même son avocat, Me Phour, n'est pas parvenu à le calmer.


L'échange avec le président Watsl-Deligne a commencé juste après la lecture de l'infraction et notamment du récit de l'enfant de 4 ans qui déclarait que son père l'avait frappé à plusieurs reprises et que lorsqu'il avait bu, il était violent au point de tenir sa mère par le cou et de lui donner des coups de poing. « Quand il frappait maman, je me cachais car j'avais peur qu'il se retourne contre moi. Un jour, il m'avait aspergé de peinture avec une bombe aérosol. Parce que je n'avais pas mangé, il m'avait menacé de couper le sexe du chien », avait encore ajouté le gamin devant le juge des enfants.

Ce sont ces déclarations qui ont rendu Alain Prévost fou de rage : « Il faut des preuves pour avancer des mensonges. On m'accuse alors que je n'ai jamais rien fait. Je n'ai jamais levé la main sur mon enfant. Cette histoire de peinture dans une bombe aérosol est complètement fausse, je n'ai jamais eu de boîtes de peinture chez moi. Je conteste toutes ces allégations et je vais à Paris pour rencontrer des connaissances au ministère de la Justice, cela ne va pas se passer comme ça ».
« Monsieur Prévost ! » a lancé le président pour interrompre le prévenu. Lequel a remis la gomme en parlant encore plus fort : « Je vais voir le président de la République ! » « Monsieur Prévost » a repris le magistrat, « je vais vous faire expulser si vous continuez ». Rien à faire, le prévenu a continué à menacer de faire intervenir ses connaissances du ministère de la justice : « C'est une honte, et j'ai le droit d'expression ». Le juge a donc fait expulser le prévenu et suspendu l'audience, « le temps que votre client se calme » a-t-il précisé à l'avocat.


« On va punir la juge »

À la reprise de l'audience, le prévenu avait retrouvé son calme et a été plus raisonnable, après la mise au point du président : « Vous êtes ici dans un tribunal et non dans votre salon. Je vous pose des questions, vous répondez comme vous voulez mais dans le calme ». Alain Prévost a continué à contester avec véhémence les faits qui lui étaient reprochés, invitant le tribunal à faire témoigner un homme qui était venu avec lui.
Pourquoi votre fils ne veut plus vous voir ? « C'est à cause de la famille d'accueil », a expliqué le père, « les responsables ont révélé à mon fils que j'étais en prison. Ce ne sont pas des choses que l'on raconte à un enfant. J'ai des témoins. En plus, la juge des enfants est informée. Je vais monter à Paris au ministère de la justice et on va la punir », a encore répété le prévenu. Ce à quoi le président a rétorqué : « On a compris vos menaces, cela fait sept fois que vous racontez la même chose ».
Qu'il s'agisse d'Agnès Choplet, pour la partie civile, ou encore du parquet, la plaidoirie et le réquisitoire ont été prononcés pour mettre à mal la défense du prévenu qui demandait la relaxe de son client. Une démarche qui est apparue inutile, tellement le comportement du prévenu avait déjà joué contre lui.
En plus des six mois de prison ferme, Alain Prévost devra payer à son fils âgé de 7 ans aujourd'hui, 3 000 euros de préjudice moral et 500 euros d'amendes à la justice.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/condamne-pour-avoir-frappe-son-fils-et-sa-compagne

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