La cour d'assises d'appel des Ardennes a rendu hier soir son verdict dans l'affaire du bébé secoué en août 2006. Tout comme en première instance, en octobre 2010, Kevin Bélime a été condamné à dix ans de réclusion criminelle. Son avocate a annoncé que son client allait se pourvoir en cassation.
Après trois jours d'au-dience, le procès en appel de Kévin Bélime a connu son épilogue hier soir vers 20 h 30. La cour d'assises d'appel des Ardennes a condamné ce Marnais de 25 ans à dix ans de réclusion criminelle. Il était accusé d'avoir tué son beau-fils, Lonny Railla, âgé de 9 mois, en le secouant vigoureusement en août 2006 à Champfleury (Marne) alors qu'il se trouvait seul avec lui au domicile de la mère de l'enfant, Guislaine Robert, âgée de 24 ans.
En effet, le 29 août 2006, le parquet de Reims était avisé de la mort suspecte d'un bébé de 9 mois qui était arrivé décédé à la cellule maltraitance de l'hôpital américain de Reims dans la soirée du 25 août 2006.
Kevin Bélime avait été condamné à 10 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Marne et avait fait appel. Hier, la cour d'assises des Ardennes l'a condamné à la même peine infligée en première instance.
La journée d'hier a été consacrée à l'interrogatoire de l'accusé, aux plaidoiries des parties civiles et de la défense assurée par Me Lydie Lallemant-Bif ainsi que le réquisitoire de l'avocat général.
Deux heures, c'est le temps qu'il a fallu au jury pour rendre son verdict. Durant ce laps de temps, les discussions allaient bon train pour savoir qui serait « les gens qui rient ou les gens qui pleurent » entre la défense et les parties civiles.
D'autant plus que l'avocat général, malgré un réquisitoire particulièrement sévère à l'encontre de l'accusé avait réclamé une peine de cinq ans d'emprisonnement. En tout cas, les jurés de la cour d'assises des Ardennes ont pris tout le monde à contre-pied. Les seuls à sortir satisfaits dans ce procès ont été les parties civiles et notamment Me Jean Roger pour la défense de la mère de la victime, Guislaine Robert et la grand-mère maternelle, Corinne Couvreur ainsi que M. Denis Decarme, pour la défense de la grand-mère paternelle, Florence Chéllat et le père de la victime, Julien Railla.
L'accusé a l'air d'avoir tout oublié
À l'énoncé du verdict, l'accusé est resté prostré, avec le regard dans le vide. Une attitude qu'il a, d'ailleurs eue, tout au long des trois jours de procès. La stratégie adoptée par l'accusé est en partie la cause de ce verdict aussi sévère.
En effet, à chaque question, Kevin Bélime avait l'air d'avoir oublié les faits. Une attitude qui avait d'ailleurs entraîné l'intervention, sur la demande du président Gilles Latapie, d'un expert mercredi soir à la maison d'arrêt pour examiner l'accusé sur ses absences de mémoire et savoir si ses facultés cognitives et logiques étaient altérées. En tout cas, malgré toutes les explications données par son conseil pour expliquer ses troubles de mémoire, le jury n'a pas voulu donner un blanc-seing à l'accusé. Dans sa plaidoirie Me Denis Decarme a tenu à faire part du ressenti et du désarroi de ses clients : « Le temps consacré à l'audience n'a rien fait et cela n'a pas amené l'accusé à parler des faits. Il reste à mes clients une autre chance de connaître la vérité, grâce à vous. En France, deux enfants par semaine meurent de maltraitance. C'est un tableau très inquiétant. Les auteurs sont des compagnons de famille monoparentale. C'est l'histoire courte de cet enfant que son père et sa grand-mère n'auront pas à connaître. »
Pour Me Jean Roger qui a fait remarquer que la mère de l'enfant n'avait pas été ménagée durant l'instruction et même lors du procès, a souligné : « Les coups, les blessures et le fait de secouer violemment le bébé, l'accusé a tué Lonny. Ce dossier commence par une garde à vue le 15 et 16 novembre 2007, un an jour pour jour à la date anniversaire de la naissance de Lonny. L'accusé n'a pas de réponse. Il n'a rien fait ni rien entrepris qui aurait pu aider cet enfant.
Cela fait cinq ans que la grand-mère de Lonny ne dort pas à cause de cette affaire. Elle a le visage du bébé gravé devant elle. Ma conviction est acquise l'accusé a commis les faits qui lui sont reprochés ».
Malgré une plaidoirie de la défense marquée par le côté douloureux de cette affaire où l'avocate rémoise mettait en exergue les doutes qui existent dans ce dossier, la cour d'assises des Ardennes a pris en compte la mort d'un bébé qui n'avait rien demandé à personne.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/cour-dassises-dappel-kevin-belime-condamne-a-dix-ans-de-reclusion
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