mardi 2 août 2011

Comme larrons en foire... d'empoigne

Wesley Fontenelle, 24 ans, et sa victime se connaissent pourtant depuis l'enfance. On les imagine fort bien avoir arpenté les rues de Linselles avec leur bande de copains, juchés sur des vélos à roulettes, aussi insouciants qu'innocents. Mais le 4 juillet dernier, plus rien de tout ça qui vaille. Aux oubliettes l'insouciance. Au clou, l'innocence.
Dans la rue, Wesley assiste à un échange plutôt rugueux entre son petit frère, la victime et le propre frère de celle-ci. Un vent de colère s'empare des quatre garçons. « J'ai senti de l'agressivité verbale autour de mon petit frère et ça m'a énervé. J'ai dû prendre les choses en main contre mon gré. Je l'avais prévenu de se calmer. C'est comme ça », bredouille le prévenu, qui dans le box fait preuve d'une assurance inversement proportionnelle à sa carrure.


En cause, une dette rikiki de 5 E entre les deux protagonistes secondaires. Mais qui déclenche un déluge de coups de la part de Wesley, bien remonté. Un, puis deux, puis trois coups de poing. Le prévenu, qui a depuis des rêves de Légion étrangère ne fait pas dans la dentelle : mâchoire complètement démontée, dents explosées, passage sur le billard et incapacité temporaire totale de six semaines. C'est du lourd. Au point que le président Hoc Pheng Chhay demandera même au prévenu s'il fait de la boxe, à quoi ce dernier répond par la négative. Reste qu'il a déjà été condamné il y a peu pour violences conjugales, ayant écopé à l'époque d'un sursis avec mise à l'épreuve en guise d'avertissement sans frais. Mais ces derniers temps, l'alcool et le cannabis ont semble-t-il fait leur retour dans l'environnement du jeune homme, qui plaide des difficultés à gérer sereinement un contexte familial visiblement compliqué. Le jeune a d'ailleurs décroché de ses obligations de suivi dans le cadre de sa précédente condamnation.
Reste que pour la partie civile, le « prévenu ne semble pas avoir pris conscience de la gravité des faits », ni de la hauteur du préjudice physique et moral de son client. Le procureur Jean-Francis Créon, lui, reste abasourdi par cette « violence absolument gratuite » et requiert 18 mois ferme avec mandat de dépôt.
En défense, Me Florence Jouglet admet des faits « condamnables et regrettables ». Mais insiste : « Mon client n'avait pas de volonté de faire mal au moment où il perd le contrôle. Il lutte en ce moment contre beaucoup trop de choses et à un moment, malheureusement il y a eu un trop-plein ». Le tribunal, lui, ne voit que le trop-plein de violence et suit le parquet : 18 mois ferme, avec mandat de dêpôt

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/07/30/comme-larrons-en-foire-d-empoigne.shtml

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