Absent lors de l’audience, le prévenu se retrouve avec un mandat d’arrêt contre lui. Et trois ans de prison ferme à purger après avoir agressé une jeune femme.
«ON est à la limite de la cour d’assises ». Le procureur de Caigny n’y est pas allé par quatre chemins pour qualifier l’affaire qui intéressait la chambre des comparutions immédiates de Reims hier.
Il s’agissait, en effet, de juger une agression sexuelle d’un glauque absolu.
Les faits remontent au 16 juillet dernier. Ce matin-là, une femme marche dans la rue avec son compagnon lorsque le couple rencontre une vieille connaissance, Damien Clerge. Vieille connaissance par ailleurs des services de police et du tribunal de grande instance. Une conversation se noue, le prévenu, absent à l’audience propose de la résine de cannabis au couple. Ce dernier accepte. Pour rester le plus discret possible dans le cadre de cette transaction, le prévenu préfère aller chercher sa marchandise en compagnie de la jeune femme. Deux hommes dans la rue, c’était apparemment trop dangereux. Le prévenu et la jeune femme s’arrêtent une première fois au niveau d’une banque située avenue Jean-Jaurès pour récupérer la résine. Le téléphone de Clerge sonne, un nouveau rendez-vous est fixé dans un immeuble de la rue Macquart. Le couple improvisé s’y dirige.
Le prévenu et celle qui s’apprête à devenir sa victime franchissent une première porte qui donne sur un hall avec des escaliers menant aux différents appartements.
« C’est là que l’on va vous baisser le pantalon, puis la culotte, avant de vous toucher le sexe », demande la présidente ? Encore extrêmement choquée, la victime acquiesce. Le prévenu va ensuite se mettre devant elle, une marche en dessous sur le fameux escalier avant de la forcer à une fellation. « Pourquoi n’avez-vous pas tenté de fuir à ce moment-là ? » questionne son avocat, Me Buzy. « J’avais peur, je me disais qu’en restant assise sur la marche, il n’arriverait plus à me faire du mal », poursuit la jeune femme, soutenue par les membres de sa famille. Le calvaire de la victime va continuer de longues minutes. Du sperme sera retrouvé dans l’escalier. « J’ai eu le temps de tourner la tête au dernier moment. » Finalement, elle parvient à s’enfuir et se réfugie chez une amie avant d’alerter la police. Lors de son premier passage à la barre du tribunal correctionnel, Damien Clerge avait demandé un délai pour pouvoir préparer sa défense. Il n’avait pas été mis en détention mais placé sous le régime d’un contrôle judiciaire strict. Il ne l’a pas respecté.
Absent à l’audience, la police devra lui mettre le grappin dessus afin qu’il puisse purger ses trois années de détention assorties d’un suivi socio-judiciaire de quatre années et d’importantes sommes à verser à la victime. Une bien maigre consolation quand on sait les dégâts que provoquent ces agressions.
Le tribunal a d’ailleurs ordonné, pour la victime, la tenue d’une expertise psy.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/l%E2%80%99agresseur-sexuel-condamne
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