Depuis que son frère croupit dans une prison de Bujumbura, Mireille Faye-Maro n’a qu’un objectif : le faire sortir le plus vite possible « pour mettre un terme à cette injustice ».
Incarcéré le 4 avril 2011, condamné en première instance le 25 juillet à 25 ans de réclusion, pour viols, notamment sur mineures, Patrice Faye a toujours clamé son innocence. Ses avocats ont fait appel.
Au Burundi, où ce Lyonnais de 58 ans vit depuis plus de trente ans, un comité de soutien est né. En France aussi, la mobilisation s’organise. Au lendemain du verdict, le ministère des Affaires étrangères s’est interrogé a rappelé que « tout Etat qui se veut démocratique doit respecter le droit à un procès équitable. »
Ses cinq accusatrices fréquentaient toutes les écoles PIF (Patrice International Faye) créées au lendemain de la guerre (1993-2001). Or, l’une d’elles s’est rétractée le 25 mars. Elle dit avoir agi par vengeance après avoir été exclue de l’établissement. Pour trois autres, les examens médicaux ont révélé qu’elles étaient vierges. Une autre jeune fille a reconnu avoir reçu de l’argent pour porter ces accusations.
L’entourage de Patrice Faye dénonce un complot. « Mon frère fait du théâtre. À travers ses sketches, il s’amusait à pointer les dérives du Burundi. Il n’a pas pris la mesure de la bascule politique en 2010 [un nouveau gouvernement NDLR]. On a trouvé là un moyen de le faire taire ».
Au Burundi, il se dit aussi que des pontes avaient des visées sur des terrains qui lui appartiennent, au bord du lac Tanganyika. « Il y a érigé ses écoles et ses orphelinats pour plus de huit cents enfants. Ces terrains ont pris de la valeur. Patrice subissait des pressions pour vendre », confirme sa sœur. Les dernières nouvelles qu’elle a reçues remontent au 31 juillet : « Il vit dans un cachot où il ne peut tenir qu’accroupi ou allongé au milieu des punaises et des cafards. Le compteur de la prison a brûlé. Il n’a plus de lumière du tout. Il vit avec une lampe de poche. Sa vue se dégrade très vite. »
http://www.leprogres.fr/ain/2011/08/08/les-proches-d-un-lyonnais-condamne-au-burundi-denoncent-un-complot
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