lundi 19 septembre 2011

Condamné à 18 ans de prison pour viol et tortures

Maria* ne s'est pas présentée pour témoigner mais elle a été entendue. Son avocate, Maître Henocque ainsi que l'avocat général Jean-Pierre Bonthoux, ont parlé pour elle. Dans ses réquisitions, Jean-Pierre Bonthoux, convaincu de la culpabilité d'Hassan El Mejahed, avait demandé 15 à 18 ans de prison. Méthodiquement, l'avocat général a levé le moindre doute.
Droguée, prostituée, Maria*, l'ancienne compagne de l'accusé, n'a rien d'une « victime idéale ». Elle a d'abord attribué le viol et les sévices qu'elle a subis à un de ses clients. Mais « il y a des mensonges légitimes », a-t-il dit, au point qu'ils « renforcent sa crédibilité » : « Mettre l'accusé hors de cause, c'est une manière de sauver temporairement sa peau. » Il a détaillé les aveux partiels de l'accusé - sur lesquels il est revenu - qui n'a admis alors ni les viols, ni les brûlures, mais a reconnu le scalp.


« Vous croyez ça, qu'on peut scalper quelqu'un en pensant qu'on lui coupe les cheveux ? Moi pas. » À charge également : les déclarations d'une précédente compagne de l'accusé, qui a livré sa « descente aux enfers » : « Je me suis sauvée de chez lui. J'ai eu beaucoup de chance de m'en sortir à temps. » Pour la défense, Maître Badaoui a mis en doute la fiabilité de cette ex-compagne, en conflit avec l'accusé concernant la paternité de leur enfant. De plus, « il n'y a pas de traces de violences ». Quant aux « pseudo-aveux » : « Il est coupable, pendant sa garde à vue, d'avoir avoué sa culpabilité, alors qu'il n'y a aucun élément objectif, pas même sa personnalité. » Elle a contesté le portrait de Maria - celui d'une femme fragile, amoureuse et sous emprise - qui a été dressé : « Elle sait se défendre, elle a fait deux ans de prison pour un coup de couteau. » Qui plus est, celle-ci reste introuvable : « S'il était son véritable bourreau, elle serait là. » Son bourreau, pour l'avocate, c'était un client, celui que Maria a décrit au lendemain de son agression. Et dont personne n'a retrouvé la trace. « 26 enquêteurs et personne n'a l'idée d'aller voir s'il y a du sang », à l'endroit où Maria avait prétendu, tout d'abord, avoir été agressée, a-t-elle regretté.
Avant que la cour ne se retire, Hassan El Mejahed a redit qu'il était innocent. À sa façon, sans grande conviction. À l'énoncé du verdict, après trois heures trente de délibéré, il a simplement regardé sa famille dans les yeux, peut-être pour la première fois durant le procès. 30 000 euros de dommages et intérêts ont été attribués à la victime. Il a dix jours pour faire appel.

*Le prénom été modifié


http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/09/17/condamne-a-18-ans-de-prison-pour-viol-et.shtml

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Des mansonge pur et simple à méditer

Anonyme a dit…

Kestu raconte toi

Anonyme a dit…

Sal keh