Il a usurpé une dizaine d'identités pour acheter de nombreuses voitures de luxe et assurer son train de vie confortable, malgré 1 200 euros de salaire. C'est cette escroquerie particulière que le tribunal correctionnel de Grasse a dû juger, Le coupable : un homme de soixante ans, travailleur dans le bâtiment. Interdit bancaire, il décide il y a trois ans de prendre l'identité d'une de ses connaissances pour louer un appartement sur Fréjus et acheter une voiture. Avec sa fausse pièce d'identité, il ouvre un compte pour que les frais de la vie courante puissent y être prélevés. « Je ne voulais pas qu'il ait de problèmes, alors je payais tout et j'alimentais ce compte »,explique pour sa défense, Christian.B. Une usurpation à laquelle va succéder une série d'alias empruntés par l'accusé. « En fait pour votre ami, vous avez fait faire une « vraie-fausse » pièce d'identité car vous étiez en possession de son extrait de naissance. Mais pour le reste, comment avez-vous fait ? », s'est interrogé le tribunal, lors du débat d'audience. « Pour les autres faux papiers je payais 2 500 euros par nom et j'obtenais ce que je voulais », détaille le sexagénaire, à l'apparence sereine. Fiches de paie, contrat de travail, avis d'imposition, permis de conduire, tout était trafiqué par « des connaissances marseillaises ».
Il contracte 100 000 e de crédit
Le but, pour cet escroc, était d'acheter des voitures neuves à crédit et de les revendre… sans rembourser le dû. « Il ne cherchait qu'à obtenir de l'espèce pour financer ses dépenses quotidiennes souvent inutiles », a relevé le procureur de la République, Mme Ledoigt. Au total, plus de 100 000 euros de crédit vont être contractés. Une somme qui correspond aussi à des abonnements autoroutiers, d'électricité ou de télévision payante. Par peur de se faire interpeller, il n'hésitait pas à rendre les voitures, si le garage venait à émettre quelques suspicions. « C'est vrai que j'étais parano dans mes phases de délires. Je voulais tout avoir d'un coup », avoue-t-il.
Au point qu'il déménage à plusieurs reprises entre Villeneuve-Loubet, Fréjus, et Mandelieu. Mandelieu, ville où il a été interpellé, en fin d'année 2010. « Vous avez fait tomber votre fausse carte d'identité, à la Poste, lors d'un retrait douteux provenant d'Afrique et c'est comme ça que la police a retrouvé votre trace », poursuit Franck Robail, président du tribunal. Pour l'avocat de la défense, Me Santini,« la course au confort révèle un comportement axé sur le besoin d'exister ».
Des escroqueries pour lesquelles le représentant du ministère public a requis une peine de trois ans ferme. « On sait bien qu'il était aidé dans cette organisation et ces agissements ».
Le tribunal a prononcé une peine de trois ans d'emprisonnement, assortie d'une obligation de soin psychiatrique. Il devra également rembourser les nombreuses parties civiles pour un montant total avoisinant les 120 000 euros.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/il-usurpe-dix-identites-trois-ans-pour-le-sexagenaire
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