dimanche 25 septembre 2011

Nuit d’effroi à Villeneuve-Loubet: 6 ans pour le tireur

Six ans d’emprisonnement. Tel est le prix à payer pour la nuit d’horreur vécue par Alexandre et Cécile, jeune couple niçois, qui a vu la mort se présenter à lui sous les traits d’un homme armé.

Mercredi, au terme de trois jours d’audience à Nice, la cour d’assises des Alpes-Maritimes a condamné Jean-Philippe Foissy, 37 ans, reconnu coupable de tentative de meurtre. Ses victimes, aujourd’hui respectivement âgées de 27 et 34 ans, n’avaient été que légèrement blessées.

Mais dans cette affaire, les fêlures sont d’abord psychologiques. Pour saisir leur effroi, il faut imaginer la scène qui se joue dans la nuit du 7 au 8 mai 2010, sur les hauteurs de Villeneuve-Loubet, sur le parking voisin du cimetière. Alexandre et Cécile sortent de chez une amie. Montent à bord de leur Peugeot 106. 
Discutent. Surgit alors un homme vêtu d’un treillis, fusil de chasse à la main, qui leur dit de « dégager ». Soudain, le coup part... Le projectile traverse le pare-brise, entre le volant et le rétroviseur.

Obligation de soin

Le couple reçoit des éclats de plombs et bris de verre. Cécile court se réfugier dans l’habitation la plus proche. Alexandre, lui, parvient à désarmer le tireur, et même à l’assommer en lui brisant le fusil sur le crâne. « C’est moi le fautif, j’ai fait une connerie », dira Jean-Philippe Foissy à l’arrivée des forces de l’ordre.

Comment expliquer le geste de cet agent EDF en invalidité, muni d’un permis de chasse mais incapable à ses dires de tirer sur un animal ? Par son état d’ivresse, déjà. 2,40 g/l de sang la nuit des faits, où il avait bu une demi-bouteille de whisky. Un alcool particulièrement mauvais chez cet homme aux antécédents violents. Y compris contre un couple qu’il ne connaissait pas et qu’il aurait confondu avec des perturbateurs qu’il avait déjà croisés sur ce parking.

« J’ai juste voulu leur faire peur. à aucun moment je ne voulais donner la mort à quelqu’un », soutient l’accusé au terme du procès. Tel n’est pas l’avis des victimes, défendues par Me Sandrine Reboul, qui l’ont vu approcher le canon du fusil à quelques centimètres du pare-brise. Ni de l’avocat général Laurie Duca qui, après les débats menés par la présidente Anne Segond, requiert dix ans de prison.

Mais l’avocat de la défense, Me Mélanie Junginger, réfute à son tour l’intention homicide, et évoque une altération du discernement chez son client. Les jurés ont manifestement entendu sa plaidoirie. Jean-Philippe Foissy écope de six ans de prison, loin des trente ans encourus. Il en risque deux de plus s’il ne respecte pas le suivi socio-judiciaire, avec obligation de soins, qui lui est imposé pendant quatre ans.

http://www.nicematin.com/article/faits-divers/nuit-d%E2%80%99effroi-a-villeneuve-loubet-6-ans-pour-le-tireur

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