Le sexe, d'accord ; les sentiments, non. Le distinguo était clair aux yeux de Jean-Christophe Migne quand, en 1997, lui et sa femme Muriel commencent à fréquenter les clubs échangistes. Mais, huit ans plus tard, la jalousie ronge le mari libertin. Il croit déceler de l'amour entre Muriel et l'un de ses partenaires. Le couple entame alors sa descente aux enfers. Jusqu'au drame du 14 janvier 2009, quand l'époux faillit tuer sa femme en plein centre-ville de Cannes.
Un crime dont il a été jugé coupable hier. Après trois jours d'audience à Nice devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes, Jean-Christophe Migne, 47 ans, a été condamné à huit ans d'emprisonnement. Il répondait de « tentative de meurtre sur conjointe avec arme ». Des charges qu'il a réfutées tout au long des débats. Son défenseur, Me Hentz, demandait leur requalification en « coups et blessures volontaires aggravés ».
L'agression ? Elle survient il y a bientôt trois ans, alors que Muriel vient de quitter Jean-Christophe. Dès 2005, il s'est mis à boire et à la frapper. C'est la fin d'un couple fusionnel, qui a vécu en mode libertin dans le Var, près des Arcs, puis sur la Côte d'Azur, après avoir emménagé au Cannet en 2007.
Jean-Christophe ne supporte pas la rupture et tente de se suicider. Le 14 janvier 2009, il rejoint Muriel avec un couteau de cuisine, une lame de 20 cm. Il la poursuit à travers les rues de Cannes, écarte ceux qui tentent de s'interposer en les aspergeant de gaz lacrymogène, la rattrape boulevard de la République, la roue de coups avant de lui porter deux coups de couteau, à l'omoplate et à la fesse. La victime s'en tire avec cinq jours d'ITT, grâce aux témoins venus la secourir… et à sa doudoune.
Dix ans requis
L'affaire faillit être « pliée » en comparution immédiate, en correctionnelle. C'était sans compter la découvertes d'un fichier informatique nommé « Tuer par amour », où Jean-Christophe Migne détaillait comment il voulait mettre fin aux jours de Muriel (il conteste en être l'auteur). Ses recherches sur des sites de vente d'armes. Sa volonté de s'inscrire à un club de tir… Chronique d'un assassinat programmé ? C'est ce que pense Me Duprat, qui assistait Muriel et ses deux filles. Et ce qu'a contesté la défense. L'intention homicide était pourtant bien là pour l'avocat général, qui a requis dix ans de prison. Les jurés adoucissent la peine. Mais, aux huit ans de prison, ils en ajoutent trois de suivi socio-judiciaire, avec obligation de soins et interdiction d'entrer en contact avec la victime. A sa sortie de prison, Jean-Christophe Migne sera en outre banni de la région Paca pendant cinq ans.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/cannes-lepoux-echangiste-voulait-tuer-par-amour
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