Le procureur, Anissa Oumohand, dépeint la victime comme une « personne frustre, naïve, isolée, aux capacités intellectuelles très faibles ». Le président du tribunal évoquant ses conditions de vie, parle « des années 20 », d'une ferme « sans confort » et d'un homme « aux conditions d'hygiène problématiques », qui aurait d'ailleurs fait écrire dans un rapport que « même les microbes et la maladie ne veulent pas de lui ». L'avocate de la famille itou évoque « un homme au physique repoussant, hors du temps ».
Plus de 36 000 € siphonnés
On comprend dès lors que dans cette petite commune sise près de Puylaurens l'intrusion d'une femme « aux tenues parfois érotiques » (dixit) a suscité émoi puis questions lorsque le septuagénaire évoquera son mariage avec elle… alors qu'elle vivait depuis 25 ans avec un compagnon dont elle avait eu deux enfants ! Émoi et doutes qui toutefois, durant trois ans (2005/2008), ne dépasseront pas les cancans et les délations sous couvert d'anonymat auprès du maire. Quant à la famille, dont les trois frères, aucun signe d'intérêt pour le vieil homme jusqu'à ce fameux accident.Le couple dès ses premières auditions a reconnu avoir siphonné les économies de l'agriculteur à raison d'une moyenne de 12 500 € par an. Un total de 48 chèques versés sur leurs comptes ou celui de leur fille, plus l'achat d'une voiture et de quelques autres biens.
« Une ignominie morale », dit Me Marie Chabbal. « Une escroquerie agricole », ironise Me Cucullières, qui met alors en doute la vulnérabilité du concerné : « il est naïf, certes. Mais, est-il le seul ? Des cougards, actuellement, vous en avez tous les jours. Et dans la seule déclaration que l'on a de lui - car il n'a jamais été entendu - il indique : je sortais avec cette fille ; ça n'a pas marché ; je vais essayer d'en trouver une autre. »
Me Cucullières repoussera donc le préjudice moral (5 000 € réclamés) tout en acceptant le principe du remboursement financier reconnu par ses clients. Quant au parquet, il devait ajouter en requête une condamnation à 10 mois de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve (SME).
Le tribunal a décidé de condamner le couple à 8 mois de prison et 2 ans de SME, à 1 500 € de préjudice moral, et à rembourser quelque 38 000 € indûment acquis.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/09/29/1178938-il-vivait-comme-jacou-le-croquant.html
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