vendredi 28 octobre 2011

L’escroc avait dépouillé une mère de famille sans emploi à Nice: 9 mois avec sursis

Un dossier particulièrement désagréable a été jugé au tribunal correctionnel. Surtout par la personnalité de l’escroc, Medhi Ruiz Garcia, 33 ans. Celui-ci n’avait pas hésité à s’en prendre à une ancienne camarade de lycée, une mère de famille à la recherche d’un emploi. Il l’avait croisée et avait étalé ses succès. Lui s’en sortait bien, du moins il l’affirmait, comme agent de sécurité. Elle galérait. Et il avait proposé son aide.

Son carnet d’adresses lui permettait de lui procurer un emploi de gardiennage dans une belle propriété de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Mais il y avait un préalable : une formation obligatoire qu’il pouvait d’ailleurs assurer, moyennant 2.000 euros. Presqu’un rêve. La victime a mordu à l’hameçon.

Le piège s’est refermé en ce mois d’août 2010. La mère de famille a versé 2.000 euros, puis encore les 1.500 réclamés, et a fourni divers matériels informatiques achetés à crédit. Total : 5.800 euros déboursés en vain sur un très maigre budget. Tout a été immédiatement dilapidé par l’escroc. Car il n’y a jamais eu de formation et pas plus d’emploi. « Aujourd’hui avec le recul, je me dis que j’ai été nulle. Je ne peux même pas faire de course pour mes enfants ! »

Le président de la 6e chambre correctionnelle, Patrick Véron, a dû rassurer la victime : « C’est le propre des escrocs que de faire croire aux gens normaux des choses impossibles. »
« Vous racontez des sornettes ! »
Et l’escroc, dans le même temps, de donner des leçons au tribunal, d’argumenter sur sa droiture. Mais le président n’a pas manqué de relever le côté pervers et manipulateur, jusque dans son repentir à la barre. Et il a mis le beau parleur face à ses contradictions : « Vous dites que vous pouviez rembourser en deux semaines, l’avez-vous fait ? Non ! Eh bien aujourd’hui, faites-le ! Vous voyez bien que vous racontez des sornettes. »

L’escroc a encaissé le coup : « Je peux verser 180 euros par mois, je ne fuis pas mes responsabilités. » « La victime devra donc attendre au mieux 2014 », a encore objecté Patrick Véron.

Me Karine Plata (partie civile) a rappelé les lourdes conséquences de l’escroquerie pour la victime. Le ministère public (le vice-procureur Jean Coutton) a requis six mois de prison avec sursis et l’obligation d’indemniser la partie civile. Le tribunal a étendu la peine à 9 mois et a ajouté l’obligation de travailler ou de suivre… une formation. 7.300 euros de dommages et intérêts ont été alloués à la partie civile.
 
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/l%E2%80%99escroc-avait-depouille-une-mere-de-famille-sans-emploi-a-nice-9-mois-avec-sur

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