Coups de poings. Coups de pieds. Coups de boule. Séance à thème au tribunal de police d'Antibes. Tous les dossiers empilés sur le bureau de la juge Catherine Raby concernent, en ce mois de novembre, des violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail n'excédant pas huit jours… Ces dossiers sont, d'ailleurs, au nombre de treize… Heureux présage ? Ou mauvais augure pour les prévenus ? C'est ce que l'on va voir.
Coupable d'avoir fait son travail…
Dominique et Rémi sont parmi les premiers à être appelés à la barre. Ces deux-là, inutile d'avoir fait une école de physionomiste pour comprendre qu'ils sont père et fils. Et ce lien les unit, aujourd'hui, jusque dans la délinquance. Ils sont poursuivis pour coups et blessures. Une grande première pour Dominique. Pas pour son rejeton, habitué des prétoires. « Je suis obligée de reprendre ma respiration pour lire votre casier judiciaire, s'agace, d'ailleurs, la magistrate. Quand on a déjà, comme vous, quinze mentions, on essaie normalement de faire canard… »
Seulement, c'est visiblement, mission impossible pour Rémi. Et le 15 mars dernier, il a joué au punching-ball sur un agent de la Lyonnaise. Coupable d'avoir fait son travail. « J'étais venu pour une intervention urgente, révèle l'employé, partie civile au procès. Cette opération très technique nécessitait de garer mon camion devant l'entrée et donc de bloquer la circulation. Mais le père n'a pas supporté d'attendre. Il m'a menacé et insulté. Puis j'ai reçu un coup-de-poing dans la joue et un coup de genoux dans le dos de son fils, venu à sa rescousse…» «C'est faux, s'insurge Rémi à la barre. Je ne l'ai pas touché. Ses trois jours d'ITT, c'est n'importe quoi. Tout le monde peut faire un certificat médical truqué. »
Malheureusement pour Rémi, ce n'est pas vraiment le genre d'arguments qu'attend la magistrate Catherine Raby. « Pensez-vous qu'un médecin légiste professionnel va s'amuser à constater des choses qui n'existent pas ? Surveillez vos propos.»
Le procureur de la République Jean-Louis Moreau prend alors le relais. Le ton sévère, il s'adresse à Rémi : «Vous êtes le genre de personne qui frappe avant de discuter. Par-derrière, qui plus est, ce qui prouve votre grand courage. Je requiers 800 € d'amende. »
Le jugement est finalement un peu plus clément pour Rémi : 500 € pour Rémy. Son père, n'ayant pas porté de coup, est, lui, relaxé.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/antibes-vous-etes-le-genre-dhomme-qui-frappe-avant-de-discuter
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