mardi 22 novembre 2011

Assises : trente ans pour meurtre et incendie volontaire

Après trois jours de procès, les assises de Moselle ont condamné Gilles Fruminet, 54 ans, à 30 années de réclusion pour le meurtre de Madeleine Strauch, 75 ans, et l’incendie de la maison de la victime.
La septuagénaire avait été retrouvée morte, au petit matin du 3 septembre 2001, dans son lit, à Semécourt (57). Elle portait la trace de violents coups à la tête mais les légistes avaient déterminé qu’elle était décédée d’une asphyxie lors de l’incendie d’origine criminelle de son domicile.
Poursuivi également pour le viol de Madeleine Strauch, Gilles Fruminet a été acquitté. Cette peine de 30 ans de réclusion est assortie d’une période de sûreté incompressible d’une durée de 20 années. Michel Weyland, l’avocat général, avait requis la perpétuité avec une sûreté de 22 ans, soit le maximum prévu par le code pénal pour ces crimes.
« L’accusé, en état de récidive pour avoir été condamné pour meurtre à Epinal en 1978 à 15 ans, est, à mes yeux, irrécupérable pour la société », a martelé le magistrat du parquet qui a énuméré les multiples condamnations pour dégradations et menaces de mort de Fruminet postérieurement à sa sortie de prison, en 1986. « On lui a donné sa chance, il a eu des sursis avec mise à l’épreuve, des suivis. Il a massacré Madame Strauch, l’a brûlée ».

« Rideau de fumée ! »

Michel Weyland fustige le « système de défense à géométrie variable » de l’accusé, interpellé à Charmes en janvier 2008, après que son ADN a rejoint le FNAEG. « Dans un premier temps, Fruminet a nié connaître la victime puis, confronté à son empreinte génétique retrouvée sur un drap taché de sperme, il a livré plusieurs versions de cette nuit du 2 au 3 septembre 2001. Il n’a pas cessé de mentir, a constamment adapté ses réponses en fonction des éléments qu’on lui donnait. Dans son ultime version, Fruminet explique qu’il a eu un rapport consenti avec la victime avant de quitter la maison. Il assure que Cebriak, l’un de ses anciens collègues de travail, est l’auteur du meurtre. Ça ne tient pas. Cebriak, c’est un rideau de fumée ! ».
Un agent EDF, qui venait couper le gaz, a vu Fruminet, tapis dans un buisson, à 5 h 25 du matin, en train d’observer l’incendie. « Que faisait-il donc là à cette heure ? », poursuit l’avocat général. « Par ailleurs, si c’était vraiment Cebriak, pourquoi Fruminet, qui assure le détester, n’a-t-il rien dit pendant sept longues années ? ».
Pour M e Bouthier, « l’axiome de départ — cette femme de 75 ans a eu un rapport sexuel consenti avec mon client — est un tabou ». L’avocat fait remarquer que les légistes n’ont relevé aucune trace d’agression sexuelle. « Donc il n’y a pas eu viol. Alors, Fruminet a un rapport consenti avec madame Strauch et ensuite, il la massacre ? Cela n’a aucun sens… Cebriak, quand il assure qu’il n’a pas revu Fruminet depuis février 2000, ment. Il était bien présent ce soir-là, il est passé au travers des gouttes ».
A l’énoncé du verdict, Fruminet ne scillera pas d’un millimètre. Au fond de la salle, et alors qu’on ne l’avait pas revu depuis sa déposition comme témoin de mercredi : Cebriak…
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2011/11/19/trente-ans-pour-fruminet

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