mardi 1 novembre 2011

Violences conjugales : il s'évade de la gendarmerie pour présenter des excuses à sa compagne

Quand la gendarmerie a reçu ce drôle de coup de fil, on imagine la tête du militaire, l'oreille collée au combiné : « Mon mari doit être en garde à vue chez vous, mais il est devant chez moi... » ...

C'est en substance la deuxième alerte de la journée, qui émane de cette femme, tristement « habituée » aux sautes d'humeur de son compagnon. Lequel a fini par collectionner en une fois six infractions, dont une évasion, jugées hier devant le tribunal correctionnel d'Arras.
Samedi 22 octobre, Christophe Taffin se rend chez sa compagne, à Corbehem, entre Arras et Douai, visiblement ivre. Le ton monte. La dispute se solde par un coup de poing sur le nez de la dame. Il la menace aussi de mort, et de « cramer la maison ». Des menaces prises au sérieux : elle a déjà pris un coup quinze jours auparavant. Il y a un mois et demi, aussi. Et également en mai. Une plainte a été déposée il y a dix ans...
Quand il sort de la maison, la dame se barricade. Mais Christophe Taffin défonce la porte d'entrée. Des gendarmes de la brigade territoriale de Vitry-en-Artois interviennent et embarquent l'énervé, dont le taux d'alcoolémie dans le sang flirte avec le gramme et demi.

L'Incroyable Hulk ?


Placé en cellule de dégrisement, puis en garde à vue, il aurait dû passer la nuit à Vitry-en-Artois. Sauf qu'à 20 h 45, la dame s'aperçoit que son compagnon n'est plus à la gendarmerie de Vitry-en-Artois, mais qu'il est revenu à Corbehem, devant chez elle. Il s'est évadé, en donnant des coups de pied nu dans la porte de sa cellule. « D'abord, j'ai donné un coup de pied par énervement. Puis la porte a commencé à céder. J'ai continué », explique Christophe Taffin, qui récupère ses baskets et file sans demander son reste. Il dit retourner chez sa compagne pour récupérer des affaires, et sa voiture (alors que son permis est annulé). « Quand je me suis évadé, c'était pour aller lui présenter mes excuses. J'ai pas réfléchi. J'ai pas pensé aux conséquences. J'étais encore sous l'emprise de l'alcool. » Activement recherché, l'évadé se présente finalement de lui-même, le lundi, aux gendarmes.
« Comment ça a pu se passer ? Les brigades territoriales de la gendarmerie, la nuit, sont fermées. Des rondes sont faites toutes les deux heures, mais la brigade est vide. Il y a un planton, qui n'est pas physiquement présent », a commenté, à l'audience, le procureur Adam Chodkiewiecz, assurant qu'aucun souci de solidité de portes de cellule n'avait été constaté. « Ou alors, sous l'effet de la colère, tel Bruce Banner, il se transforme en Incroyable Hulk... », reprend Adam Chodkiewiecz, laissant tomber l'humour pour davantage de fermeté dès qu'il s'est agi de sanctionner les violences.
Deux peines ont été prononcées par le tribunal d'Arras : deux mois de prison pour l'évasion, et douze mois dont huit avec sursis et mise à l'épreuve pour les autres délits. Direction une maison d'arrêt aux fermetures éprouvées...
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/10/28/article_en-garde-a-vue-apres-avoir-violente-sa-c.shtml

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