mercredi 21 décembre 2011

Le cambrioleur s'en sort très mal

Le prévenu tient péniblement debout. Le président Thierry Fourdrignier s'inquiète : « Vous ne semblez pas dans une forme éblouissante, ça va quand même ? » Kamel Leborgne acquiesce. Tout commence le 12 décembre vers 21 h 30. Un riverain de la rue d'Artois à Lille écoute de la musique dans sa chambre. Mais le mélomane est perturbé par des coups sourds qui semblent provenir de la maison voisine. Le jeune homme finit par jeter un coup d'oeil dans la rue, des voisins scrutent également une maison et, de fil en aiguille, le riverain s'aperçoit que la porte de sa voisine est défoncée. Dérangé par le jeune homme qui sonne à la porte et tente de pénétrer par la porte fracturée, Kamel Leborgne fuit en sautant par la fenêtre du premier. Non sans avoir mis des bijoux de famille volés dans ses poches de pantalon.

Le voisin a peut-être trop forcé
Le voisin court à ses trousses ; le fuyard réussit à se libérer de l'étreinte de son poursuivant à une ou deux reprises ; l'homme use d'une bombe lacrymogène pour faire céder le jeune homme attaché à ses basques. Sur une placette près de la porte d'Arras, Leborgne est immobilisé avec l'aide d'un passant. Il est alors sévèrement frappé.
Hier, dans le box, il présente entre autres une sévère blessure à l'oeil droit qui disparaît sous des boursouflures noires. La procureure Laurie Leblond annoncera qu'une enquête est en cours à propos de l'interpellateur qui a peut-être exagéré.
Quant au prévenu, qui affiche un lourd casier judiciaire, il s'explique sobrement : « Je n'avais pas d'argent, j'ai vu qu'il n'y avait pas de lumière, j'ai cassé la porte à coups de pied ». La propriétaire est présente à l'audience : « Il a tout fouillé chez moi, j'ai retrouvé maintenant les bijoux volés. Heureusement que j'ai de bons voisins mais, maintenant, je n'ai plus de porte ». Le prévenu s'excuse maladroitement : « Je ne savais pas que c'était chez madame ». Le président Fourdrignier : « En tout cas, vous saviez que ce n'était pas chez vous ». Soupirs du prévenu en retour : « Je comptais revendre les bijoux, maintenant, on achète de l'or partout ».
Quant à la fuite en sautant par la fenêtre, le prévenu la raconte ainsi : « La porte d'en bas était mal fracturée ; pour ressortir, c'était difficile ». Objection du président : « Vous avez peut-être eu peur aussi du voisin vous attendant de pied ferme ».
La procureure, étant donné le casier chargé, requiert la peine plancher : trois ans de prison. Après la plaidoirie de Me Charles Lecointre, le prévenu s'en sort avec trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l'épreuve

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/12/15/le-cambrioleur-s-en-sort-tres-mal.shtml

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