Un magistrat, un policier, des militaires et même un agent secret : les tribunaux et cours d’assises de notre région vont voir comparaître des justiciables peu ordinaires en cette année 2012, où seront également jugées plusieurs terribles affaires de droit commun.
Coup d’envoi à Paris dès le 6 janvier où Patrick Keil, ex-substitut du procureur de Montpellier et de Carcassonne, devra répondre de corruption. En 2008, en proie à des difficultés personnelles, il avait sombré dans l’alcool et aurait accepté de l’argent pour classer des PV, et informer un dentiste montpelliérain de l’évolution de son dossier pénal.
Les 9 et 10 janvier, la cour d’assises de l’Hérault va se plonger dans la violence absurde qui ensanglante les fêtes de village, avec le procès de David Prodhomme : ce garçon de 21 ans est accusé d’avoir tué d’un coup de couteau Fabien Vigne, 19 ans, le 16 août 2009 à Montarnaud. Depuis, la mère de la victime a créé une association, Vies Sacrées, qui milite contre la violence et le port des armes : elle a déjà distribué 47 000 bracelets portant ce message.
Du 12 au 20 janvier, quatre accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité devant ces mêmes jurés de l’Hérault, pour avoir tué Bernard Gleize, 61 ans, lors d’un cambriolage organisé le 4 août 2008 à la casse automobile dont il était propriétaire, à Saint-Jean-de-Védas.
A la même période, les assises de l’Aude jugeront à Carcassonne deux hommes soupçonnés d’un double assassinat particulièrement terrible : Jean-Barthelemy Rathqueber, 36 ans, et Fouad Sellam, 34 ans, avaient exécuté à coups de pelle et de pierre un couple de retraités d’Argeliers (Aude) chez qui ils avaient été employés.
Autre dossier hors-norme : le procès en appel de Mohamed Chaïb, 23 ans, du 6 au 10 février à Carcassonne. Il a été condamné en 2009 à Montpellier à 30 ans de réclusion criminelle, pour le meurtre à Béziers en octobre 2005 de Marjolaine Lalande, 22 ans et de son fils Saphir, 3 ans. L’accusé, qui nie les faits, était encore mineur, et son procès en appel a déjà été renvoyé deux fois : il en est donc aujourd’hui à plus de six années de détention provisoire...
Enfin, du 25 au 29 juin à Montpellier procès de Jacques Prevosto, 36 ans, brigadier-chef au commissariat de Montpellier qui nie avoir tué sa femme policière en juillet 2009 pour les beaux yeux de sa maîtresse, elle aussi fonctionnaire de police.
Affaires militaires
Deux dossiers militaires devraient être jugés devant le tribunal correctionnel de Montpellier, sans doute en juin. Celui de l’accident survenu le 29 juin 2008 lors de la journée portes ouvertes du 3e Rpima de Carcassonne. Ce jour-là, à cause d’une erreur de manipulation de munitions et de la mauvaise organisation d’un exercice, un sous-officier avait tiré à balles réelles sur le public, blessant une vingtaine de personnes, dont plusieurs très grièvement. Sept militaires ont été mis en examen dans ce dossier où l’on compte onze parties civiles. Le procès pourrait durer deux ou trois jours devant la juridiction montpelliéraine, compétente régionalement pour les dossiers militaires.
Autre dossier sensible : celui de l’accident survenu le 2 avril 2009 sur le terrain d’Opoul-Périllos (Pyrénées-Orientales) lors d’un entraînement d’agents de la DGSE. Un instructeur et un jeune militaire de 21 ans, originaire de Montpellier, avaient trouvé la mort lors d’un exercice consistant à faire sauter une voiture avec des explosifs. Un instructeur, sous-officier, sera jugé pour homicide involontaire, également à Montpellier, avant la fin de l’année 2012.
Deux gros dossiers pour 2013
Deux affaires importantes ne devraient pas encore pouvoir être jugées avant la fin de l’année 2012. La première concerne l’affaire politico-financière qui a touché fin 2008 la station estivale de Saint-Cyprien (P-O). En quelques semaines, la commune verra deux maires successifs incarcérés pour corruption, dont le premier, Jacques Bouille, se donnera la mort derrière les barreaux. Une vingtaine de personnes ont été mises en examen dans ce dossier.
Ce n’est qu’en 2013 que devrait se tenir un procès exceptionnel devant la cour d’assises de l’Aveyron : une vingtaine d’accusés seront alors jugés pour le meurtre de Jean- Ronald d’Haïti, tué le 8 mai 2010 à Millau, victime d’une expédition punitive sur fond de rivalité communautaire et de trafic de drogue.
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