samedi 18 février 2012

Christophe Rocancourt, l'"escroc des stars", écope de 8 mois ferme

Catherine Breillat et Christophe Rocancourt, surnommé "l'escroc des stars", se sont affrontés vendredi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris. Cet homme de 44 ans a été condamné dans la soirée à 16 mois de prison dont huit ferme pour abus de faiblesse de la réalisatrice. Le tribunal correctionnel l'a en outre contraint à rembourser 578.000 euros, alors qu'on lui reprochait d'avoir extorqué à sa victime 703.000 euros. Une peine de deux ans de prison, dont un avec sursis, avait été requise par le ministère public. Incarcéré depuis deux mois, Christophe Rocancourt devrait retrouver la liberté assez rapidement, ses avocats ayant annoncé qu'ils ne feraient pas appel. Sa défense avait plaidé la relaxe, soutenant qu'il n'y avait pas abus de faiblesse mais une "amitié amoureuse" qui aurait mal tourné
Condamné à plusieurs reprises en France et aux Etats-Unis, Christophe Rocancourt a reconnu vendredi avoir passé cinq années dans une prison américaine pour avoir escroqué des stars d'Hollywood qu'il fréquentait sous différents pseudonymes. En revanche, il a de nouveau contesté l'abus de faiblesse qui lui est reproché par Catherine Breillat.

En 2007-2008, la réalisatrice des très tourmentés "Romance", "A ma soeur" ou "Anatomie de l'enfer" lui avait proposé un rôle dans un projet de film, "Bad Love", et lui avait confié l'écriture d'un scénario intitulé "La vie amoureuse de Christophe Rocancourt". A la signature de ce contrat, elle lui avait remis 25.000 euros. En l'espace d'un an et demi, elle avait signé douze autres chèques à l'ordre de Christophe Rocancourt pour un montant total de 703.000 euros. La réalisatrice accuse aujourd'hui Christophe Rocancourt d'avoir profité de son état d'extrême fatigue après un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu en 2005 et ayant entraîné une hémiplégie, des crises d'épilepsie et des troubles d'écriture et de calcul.


"Il se présentait comme un fils"
"Christophe Rocancourt était devenu mon meilleur ami, celui qui disait qu'il s'occuperait de moi", a raconté Catherine Breillat, visiblement fatiguée et lourdement handicapée. "Je suis vouée au fauteuil roulant à court terme", a-t-elle dit. "Moi, il faut qu'on s'occupe de moi. Ou l'hôpital, ou le film, ou les gens du film. Ou M. Rocancourt, effectivement". Or, s'est-elle rappelée, "il se présentait comme un fils et moi comme la mère qu'il n'avait pas eue." Elle a expliqué lui avoir donné l'argent qu'il lui réclamait parce qu'il disait avoir "des problèmes de trésorerie".

Vendredi, le prévenu a reconnu avoir touché les 703.000 euros. Mais, a-t-il assuré de sa voix rauque, "il y a un deuxième contrat". Ce contrat, dont il n'a jamais pu produire de copie, prévoyait selon lui qu'il tienne le premier rôle dans Bad Love. "Elle m'a fait des avances sur le film Bad Love", a-t-il expliqué, et "je lui ai toujours dit, si le film ne se faisait pas, ça se transformait en prêt". Et de cet argent, qu'en a-t-il fait? "Je ne vous cache pas les choses. Je l'ai dépensé. (...) Je suis quelqu'un qui dépense, qui ne sait pas gérer l'argent".

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