samedi 17 mars 2012

Fin de semaine houleuse à la cour d’assises

La première semaine du procès de Hamdi Khadraoui et Oualid Mokrane, accusés de meurtre et tentative de meurtre en bande organisée pour la fusillade de la place des Géants, à Grenoble, qui avait fait deux morts et trois blessés le soir du 31 octobre 2007, s’est terminée hier soir après une journée riche en événements.
Tout d’abord, le président de la cour a fait examiner Hamdi Khadraoui par un médecin-expert pour déterminer si, comme il le disait, il avait bien été blessé par balle le soir des faits.
Après une suspension d’audience au cours de laquelle le médecin a examiné l’accusé, les débats ont repris et l’expert a livré son rapport à la cour. Il a expliqué avoir trouvé, au niveau du postérieur, « une cicatrice compatible avec une entrée de balle de calibre 9 mm ou moins. Et sur le petit bassin, au-dessus des testicules, une cicatrice compatible avec une sortie de projectile ».
L’expert a expliqué, même si cela était difficile à déterminer, que la trajectoire semblait être de l’arrière vers l’avant et globalement horizontale. « La balle a traversé et n’a touché aucun organe dans cette région, même si elle est passée très près de la vessie et qu’il y aurait pu y avoir des complications. »
En réponse aux questions d’un avocat, il a expliqué qu’il existait des cas dans lesquels ce type de blessures n’avaient pas été soignées en milieu hospitalier et avaient guéri. Pour mémoire, Hamdi Khadraoui, depuis le début du procès, clame qu’il n’a pas été touché par un tir provenant d’un de ses complices, mais par un tir de riposte d’une personne revenue sur les lieux de la fusillade alors que le commando en partait.
Le témoin incriminant Oualid Mokrane a confirmé ses déclarations
L’après-midi a été exclusivement consacrée aux deux témoins incriminant Oualid Mokrane. En effet, aucun élément matériel n’a été trouvé le concernant lors de l’enquête, mais des sonorisations de parloirs ainsi que les témoignages d’une amie de Hamdi Khadraoui et de la femme de ce dernier avaient amené à sa mise en examen.
En l’occurrence, les deux femmes devaient déclarer lors de l’instruction que Hamdi Khadraoui leur avait confié qu’un de ses complices le soir des faits était Oualid Mokrane et que c’était ce dernier qui lui avait tiré dessus par erreur. « Je n’ai jamais dit ça, mais j’ai fait état des rumeurs de quartier selon lesquels Mokrane était sur place ce soir-là. En tout cas, mon mari ne m’a jamais confié que Oualid était avec lui. »
Amenée à s’expliquer sur les raisons pour lesquelles elle avait signé les procès-verbaux d’audition évoquant ces renseignements, la jeune femme a indiqué qu’elle était fatiguée et qu’elle n’avait pas relu ses déclarations avant de les signer.
Est venu ensuite le témoignage très attendu de l’autre femme ayant dit aux enquêteurs qu’elle avait reçu la même confidence de la part d’Hamdi Khadraoui. « Je suis en dépression… Je veux qu’on me laisse tranquille. Je ne suis d’aucun clan et je ne veux de problèmes avec personne », a-t-elle déclaré en préambule, des sanglots dans la voix, en précisant immédiatement qu’elle n’avait pas souhaité venir s’explique à la barre, mais qu’elle le faisait « sans pression de quiconque » Interrogée longuement par le président, elle a fini par reconnaître et confirmer l’intégralité des déclarations faites aux policiers, puis au juge d’instruction. « Le policier m’a dit que le parloir avait été enregistré, alors, je lui ai expliqué que Hamdi m’avait bien dit que Oualid était avec lui place des Géants et que c’était lui qui lui avait tiré dessus. »
M e Girault, l’avocat de Oualid Mokrane, a fait remarquer au témoin que ce fameux parloir n’avait pas été enregistré et lui a demandé ce qu’elle en pensait. « Je ne sais pas, mais je confirme ce que j’ai dit. »
Invités à s’exprimer en dernier, Hamdi Khadraoui et Oualid Mokrane sont restés sur leurs positions. Et, alors que l’audience venait d’être suspendue, de violents échanges verbaux ont éclaté entre les familles des victimes et les proches des accusés, à tel point que les fonctionnaires du Groupe d’intervention de la police nationale se sont interposés et ont évacué les deux parties séparément.
Le procès doit reprendre lundi et se terminer en fin de semaine prochaine.
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2012/03/16/fin-de-semaine-houleuse-a-la-cour-d-assises

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