Deuxième jour du procès. La cour d'assises des A.M. s'est penchée hier sur la personnalité de ce Polonais qui, frappé d'un coup de couteau par sa compagne et atteint au genou, s'est vidé de son sang.
« C'était un gentil garçon qui faisait tout pour Jessica. Il l'aimait, c'est sûr » confie un voisin. « Il lui aurait mangé dans la main » ajoute un second témoin. « Il lui lavait son linge, il s'occupait du ménage, des courses. »
Au second jour de procés, la cour d'assises des A.-M. examine la personnalité de Jozef Symbara, un Polonais de 53 ans mortellement blessé à Grasse d'un coup de couteau porté par son amie Jessica Gaudremeau.
Ce marginal, qui n'avait plus de contact avec sa famille installée dans l'est de la France, a longtemps vécu en caravane à Valderoure. Il ne savait ni lire ni écrire. « Un peu naïf » raconte Patricia qui avec son époux l'a hébergé et nourri occasionnellement.« ll s'est fait souvent escroquer. À plusieurs reprises, il nous a avoué avoir été frappé par son amie Jessica, notamment avec un casque de moto. »
À croire l'amie, de 27 ans sa cadette, cet homme unanimement décrit comme doux et courtois a pourtant essayé de la violer le 14 juillet 2010. « Je lui avais précédemment dit : je ne peux pas rester avec toi, tu bois trop et puis j'aime les femmes » raconte-t-elle entre deux sanglots. « Ce soir-là, il m'a sauté dessus, m'a baissé le pantalon, il voulait m'étrangler. J'ai saisi un couteau. »
Mensonges ou vérité?
Jessica, qui souffre d'une légère déficience intellectuelle et de nombreux problèmes de santé, pourrait convaincre la cour si son récit n'était contredit par l'enquête. « Vous ne portiez aucune trace de violence sur le corps et aucun voisin ne vous a entendu appeler au secours » rappelle la présidente Michéle Lis-Schaal. « Vous affirmez que Jozef titubait sous l'effet de la boisson alors que l'alcoolémie s'est révélée négative. » « Eh bien, rétorque Jessica sans se démonter, c'était un miracle s'il était à jeun ». Ment-elle une nouvelle fois ? « Elle raconte souvent des histoires » admet sa mère qui ne la voit pas cette fois-ci travestir les faits. « C'était un accident » tranche dans le même sens Franck, le frère jumeau. « Elle s'est défendue contre un agresseur. »
« Si elle restait avec Jozef, c'était par charité, pour éviter qu'il ne dorme dehors » assure une amie.
Plusieurs proches louent son « grand cœur », son sens de l'amitié qui l'amena à garder leurs propres enfants avec beaucoup d'attention.
Un précédent compagnon « sévèrement battu »
Jessica finirait par susciter la compassion si sa violence ne semblait récurrente. « Un soir, se souvient son ex-compagnon Christian, elle m'a tapé dessus sans motif. À coups de gifles, de poing dans le visage. Je n'imaginais pas riposter. Je me suis enfui chez un voisin. » « Ce solide gaillard est arrivé chez moi en slip » confirme le riverain. « Il était choqué, il pleurait comme un gamin. On a téléphoné à sa mère qui est venue le chercher. »
À l'issue aujourd'hui des réquisitions du parquet, le verdict est attendu en fin d'après-midi.
http://www.nicematin.com/faits-divers/assises-battu-puis-mortellement-blesse-par-son-amie-a-grasse.841811.html
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