Olga Sanchez est l'un des cinq magistrats de la
Cour suprême du Mexique saisis du dossier de Florence
Cassez, qui purge dans ce pays une peine de 60 ans de prison. Un
dossier qui pèse fortement sur les relations franco-mexicaines. En mars, la Cour
suprême a refusé une remise en liberté de la Française, condamnée en 2008 pour
complicité d'enlèvement, accusation qu'elle conteste catégoriquement. Mais
quatre des cinq juges de la plus haute juridiction ont reconnu que ses droits
avaient été bafoués dans la procédure, ouvrant la voie à un nouveau procès. Et
aujourd'hui, la juge Sanchez estime que la Française "doit être
libérée", dans un entretien qu'a publié le quotidien Excelsior.
C'est ce que je pense pour beaucoup de raisons, et maintenant que je me
consacre au dossier, pour encore plus de raisons", a déclaré la juge
chargée de présenter, dans un délai qu'elle n'a pas précisé, un projet de
jugement sur l'affaire Cassez devant les cinq juges de la Première chambre de la
Cour suprême.
Un "effet corrupteur" sur la procédure
Le paradoxe de la décision rendue en mars dernier par la Cour
suprême est que si la plupart des juges avaient reconnu de graves violations
dans la procédure ayant mené à la condamnation de la Française, seuls deux
d'entre eux, les juges Zaldivar et Sanchez, avaient voté pour la libération,
alors qu'il fallait au moins trois voix pour obtenir la majorité. La juge Olga
Sanchez espère convaincre deux autres juges, José Ramon Cossio et Jorgen Pardo,
de libérer la Française. Elle indique qu'elle a suivi, pour élaborer ce projet
de jugement, "une certaine logique juridique et une interprétation
constitutionnelle très précise".
Elle se réfère notamment aux conclusions du juge Arturo
Zaldivar en mars dernier. Dans son texte, le juge avait dénoncé la mise en scène
télévisée organisée par la police fédérale le 9 décembre 2005 d'une arrestation
"en direct" de la Française et de son ex-compagnon Israel Vallarta dans
un ranch proche de Mexico, ainsi que la libération de trois otages. En fait
Florence Cassez avait été arrêtée à un autre moment -
la veille selon elle - et à un autre endroit. Pour Arturo Zaldivar, cette
"mise en scène étrangère à la réalité", avait eu "un effet
corrupteur" sur l'ensemble de la procédure.
"Beaucoup de gens ont été scandalisés par le terme effet
corrupteur de la procédure", relève aujourd'hui Olga Sanchez dans son
interview. "C'est une traduction de l'anglais. La Cour (suprême)
nord-américaine l'utilise très fréquemment et nous ne l'avions pas encore
utilisé ici au Mexique. Mais si, il y a bien eu un effet corrupteur".
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