vendredi 11 mai 2012

Cette juge mexicaine qui veut faire libérer Florence Cassez

Olga Sanchez est l'un des cinq magistrats de la Cour suprême du Mexique saisis du dossier de Florence Cassez, qui purge dans ce pays une peine de 60 ans de prison. Un dossier qui pèse fortement sur les relations franco-mexicaines. En mars, la Cour suprême a refusé une remise en liberté de la Française, condamnée en 2008 pour complicité d'enlèvement, accusation qu'elle conteste catégoriquement. Mais quatre des cinq juges de la plus haute juridiction ont reconnu que ses droits avaient été bafoués dans la procédure, ouvrant la voie à un nouveau procès. Et aujourd'hui, la juge Sanchez estime que la Française "doit être libérée", dans un entretien qu'a publié le quotidien Excelsior.
C'est ce que je pense pour beaucoup de raisons, et maintenant que je me consacre au dossier, pour encore plus de raisons", a déclaré la juge chargée de présenter, dans un délai qu'elle n'a pas précisé, un projet de jugement sur l'affaire Cassez devant les cinq juges de la Première chambre de la Cour suprême.
Un "effet corrupteur" sur la procédure
Le paradoxe de la décision rendue en mars dernier par la Cour suprême est que si la plupart des juges avaient reconnu de graves violations dans la procédure ayant mené à la condamnation de la Française, seuls deux d'entre eux, les juges Zaldivar et Sanchez, avaient voté pour la libération, alors qu'il fallait au moins trois voix pour obtenir la majorité. La juge Olga Sanchez espère convaincre deux autres juges, José Ramon Cossio et Jorgen Pardo, de libérer la Française. Elle indique qu'elle a suivi, pour élaborer ce projet de jugement, "une certaine logique juridique et une interprétation constitutionnelle très précise".
Elle se réfère notamment aux conclusions du juge Arturo Zaldivar en mars dernier. Dans son texte, le juge avait dénoncé la mise en scène télévisée organisée par la police fédérale le 9 décembre 2005 d'une arrestation "en direct" de la Française et de son ex-compagnon Israel Vallarta dans un ranch proche de Mexico, ainsi que la libération de trois otages. En fait Florence Cassez avait été arrêtée à un autre moment - la veille selon elle - et à un autre endroit. Pour Arturo Zaldivar, cette "mise en scène étrangère à la réalité", avait eu "un effet corrupteur" sur l'ensemble de la procédure.
"Beaucoup de gens ont été scandalisés par le terme effet corrupteur de la procédure", relève aujourd'hui Olga Sanchez dans son interview. "C'est une traduction de l'anglais. La Cour (suprême) nord-américaine l'utilise très fréquemment et nous ne l'avions pas encore utilisé ici au Mexique. Mais si, il y a bien eu un effet corrupteur".

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