Au terme du deuxième et dernier jour d’audience dans le procès des vingt-cinq prévenus poursuivis pour des trafics de stupéfiants, essentiellement de l’héroïne, dans l’Yssingelais et le bassin du Puy-en-Velay (dans une moindre mesure), il appartient désormais au président, Chantal Monard-Ferreira, et ses assesseurs, de déclarer, ou non, la culpabilité de chaque intéressé, et prononcer les condamnations en fonction.
Le jugement sera rendu le vendredi 4 mai, à 8 h 30, au palais de justice du Puy-en-Velay. Un laps de temps nécessaire pour examiner les plus de 1 400 procédures du dossier.
Car cette affaire, c’est aussi des chiffres : près de dix-huit mois d’investigations ponctuées d’écoutes téléphoniques, filatures et auditions par les gendarmes d’Yssingeaux ; une enquête qui aboutit à cinq vagues d’interpellations, vingt-cinq mises en examen, neuf placements en détention provisoire… Assurément, les magistrats auront de la lecture ce week-end !
Le tribunal doit également, et surtout, se pencher sur le rôle et la personnalité de chacun. Entre les fournisseurs qui se livrent à un business lucratif mais ne consomment pas, ceux qui revendent pour financer leur propre consommation, et ceux qui se défoncent sans chercher davantage, la réponse pénale n’est pas la même.
Pour le substitut du procureur, Thierry Griffet, la fourchette des peines doit être comprise entre six mois de prison avec sursis et cinq ans ferme. Pendant plus d’une heure de réquisitoire, le représentant du parquet ne s’attarde pas sur les faits, préférant davantage motiver ses réquisitions au cas par cas. Exemples.
Cinq ans contre celui qui apparaît comme un grossiste. Informés d’un rendez-vous entre dealers au stade de Saint-Julien-Chapteuil, les gendarmes l’interpellent au terme d’une course-poursuite jusque dans le secteur de « La Paravent » (commune de Saint-Pierre-Eynac). En détention provisoire depuis, il crie son innocence. Son avocat, lui, plaide l’absence de véritables preuves et réclame la relaxe.
Quatre ans avec mandat de dépôt contre un habitant d’Unieux (Loire) désigné aussi comme grossiste. Lui prétend avoir un sosie en Haute-Loire.
Trois ans, dont douze mois avec sursis, pour avoir été cueilli avec plus d’un kilo d’héroïne chez lui. Récidiviste, sa volonté de s’en sortir, aujourd’hui, joue en sa faveur.
Un an ferme et révocation d’un précédent sursis contre un membre du groupe de Retournac pour son rôle au cœur du trafic local, et sa tendance à vouloir grossir sa clientèle avec des 15-16 ans.
Ce procès a-t-il permis de faire éclater toute la vérité ? L’avocat ponot Cédric Augeyre en doute. Pour sa part, M e Élodie Villesèche déclare craindre que « le caractère exceptionnel de l’affaire, et sa médiatisation », pousse les magistrats à prononcer des peines « pour l’exemple ». « D’autant que nous n’avons que des petites branches d’un réseau. Les grosses branches, elles, ne sont pas là », poursuit M e Cécile Linossier.
De ces deux jours, on retient, notamment, la sérénité des débats. Pas de folklore, pas un mot plus haut que l’autre, comme on peut parfois l’entendre dans les procès de cette nature. Face aux magistrats, les prévenus, dont la moyenne d’âge est 23 ans, font amende honorable. « J’ai fait quelques erreurs qui m’ont coûté cher au niveau familial, elles auraient pu me coûter très cher aussi sur le plan de la santé. Maintenant, je souhaite quitter le département et prendre un nouveau départ », explique l’un d’entre eux
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2012/04/28/jusqu-a-cinq-ans-de-prison-ferme-requis-dans-le-trafic-d-heroine-yssingelais
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