En première instance, devant les assises de la Moselle, à Metz, elle avait été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle, soit un an de plus que la peine requise par l’avocat général.
Son fils, Jérémie, 21 ans, répondra de complicité, alors qu’il avait écopé de cinq ans de prison dont deux avec sursis.
Mme Levy, qui s’était illustrée lors de son premier procès par un certain aplomb et de vives protestations à l’énoncé du verdict, a toujours expliqué son geste par une volonté de se «venger du système, des banques».
«Fusionnelle» avec son fils
Elle est accusée de vols à main armée contre deux agences bancaires en Allemagne en janvier et octobre 2006, et deux en France en 2006 et 2007, pour un montant global de 175.000 euros.
Décrite comme intelligente, titulaire d’une licence de droit, l’accusée a été présentée comme «fusionnelle» avec son fils, dont elle avait eu la garde après son divorce.
Après les hold-up, elle lui avait financé une maison close en Allemagne -où ce type d’établissement est légal- et dont il était le gérant.
Autrefois à la tête de boutiques de prêt-à-porter au train de vie conséquent à Saint-Avold (Moselle), Mme Levy avait connu la faillite après avoir été condamnée par les prud’hommes à verser plus de 76.000 euros à l’une de ses anciennes employées.
S’en était suivi un divorce, puis la connaissance d’un nouveau compagnon, une mauvaise rencontre qui l’a impliquée dans un vol de voiture pour lequel elle a été condamnée à de la prison ferme.
"Je ne regrette rien"
C’est à la suite de cette expérience carcérale qu’elle s’est lancée dans le braquage de banques pour «se venger du système judiciaire et du système bancaire». Celui-ci ne lui avait pas permis de remonter la pente après sa faillite, avait-elle expliqué.
«Elle se représentait la banque comme un système comparable à l’Etat, qui écrasait les plus démunis», avaient noté les enquêteurs au cours de l’instruction, ce qu’elle a toujours confirmé.
«Je ne regrette rien, je voulais me venger des banques, d’un système», avait-elle répété lors de son premier procès, en décembre 2010.
Ce dernier avait été marqué par sa personnalité débordante, parfois insolente. Elle avait par exemple estimé «inutile» des soins psychologiques, arguant qu’elle avait «appris à vivre avec des abrutis: et en plus, il n’y a pas de traitement pour cela».
De même, si elle reconnaît les faits, Mme Levy conteste toute forme de violence envers ses victimes. Celle qui commettait ses braquages avec perruques, lunettes, pistolet à poivre et en s’exprimant en allemand affirme «n’avoir jamais été violente».
«Je leur disais +Bonjour+ en arrivant», avait-elle précisé à ses premiers juges, devant des parties civiles médusées.
Mme Levy, qui comparaît libre, encourt une peine 20 ans de réclusion criminelle, son fils moitié moins.
Le verdict est attendu ce jeudi soir.
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