Soudain, une plaque cède et Ahmed plonge dans le vide. Il s'écrase 8 mètres plus bas.
Éric M. 45 ans, son employeur, est poursuivi pour homicide involontaire dans le cadre du travail. L'entreprise aurait dû prévoir une protection collective, en l'occurrence, un filet de protection contre les chutes.
Impossible, selon lui. « On ne pouvait le faire car c'est un bâtiment logistique où circulent des engins, des élévateurs. Il y avait des poutres et des lampadaires, explique le chef d'entreprise. En tant que chef d'équipe, il connaissait ce qu'il fallait mettre en place. » Depuis le drame, Éric M. refuse toute pose de matériaux friables sur des vieux bâtiments.
« Une faute a été commise »
Me Emmanuelle Weill, pour les parties civiles, rappelle que la victime était « un employé modèle, depuis 2006, au sein de l'entreprise qui n'a pris aucune mesure de protection collective et individuelle ». Ou, si mesures il y avait, elles étaient insuffisantes pour l'inspection du travail et pour le procureur qui réclame6 000 € d'amende à son encontre. Le tribunal reconnaîtra sa culpabilité en le condamnant à 3 mois de prison avec sursis, 2 500 € d'amende et à près de 60 000 € de dommages et intérêts à verser à la famille pour le préjudice moral.
Pourtant, Me Thibault Terrié, son avocat, a mis l'accent sur les efforts entrepris par le chef d'entreprise sur la sécurité au travail. « Cette affaire avait été classée sans suite par le parquet le 8 juin 2011 et elle ressort maintenant ! Je m'interroge sur l'opportunité des poursuites alors qu'il n'y a aucun élément dans ce dossier. Les consignes ont bien été rappelées avant la prise de chantier, lignes de vie et harnais. C'est terrible à dire mais l'ouvrier a commis une faute ». Après un très long délibéré, les juges ont plutôt penché pour une faute commise par l'employeur.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/04/28/1340988-l-ouvrier-avait-fait-une-chute-mortelle-de-8-m.html
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