lundi 4 juin 2012

Jérôme Kerviel : "je ne suis pas responsable"

L'ancien trader Jérôme Kerviel a affirmé dès le début de son procès en appel lundi à Paris qu'il n'était "pas responsable" de la perte de 4,9 milliards d'euros dont la Société Générale, son ancien employeur, l'accuse. A la question de savoir pourquoi il avait fait appel du premier jugement, qui l'avait lourdement condamné en 2010, il a répondu à la présidente: "je considère que je ne suis pas responsable de cette perte et des faits qui me sont reprochés, j'ai toujours agi en connaissance de cause de ma hiérarchie"
Le jeune homme, 35 ans, s'était auparavant présenté à la cour, se déclarant "sans profession depuis un an" et "actuellement" sans revenus. Debout au micro, il a expliqué avoir quitté l'année dernière une petite société informatique qu'il avait rejointe après l'éclatement de l'affaire, pour laquelle il était responsable administratif. "Je faisais la comptabilité", a-t-il dit.


En première instance, Jérôme Kerviel avait été condamné à trois ans de prison ferme pour une perte historique de 4,9 milliards d'euros subie par la Société générale en 2008. Il lui avait aussi été imposé de rembourser le préjudice, ce qui prendrait environ 180.000 ans en reversant tout son actuel salaire net mensuel de 2300 euros de consultant informatique. Ceci fait de lui, selon son avocat, "l'homme le plus lourdement condamné de l'Histoire".

Les données du bras-de-fer

Les échanges s'annoncent donc tendus à Paris entre, d'un côté, le prévenu et son nouvel avocat, de l'autre, la banque et ses trois conseils, dont le célèbre avocat d'affaires Jean Veil. Maître David Koubbi, nouvel avocat du prévenu, a clamé qu'il démontrerait son innocence et lancé une rafale de procédures avant l'audience, deux plaintes pour la banque pour faux et escroquerie au jugement et une procédure devant le Conseil supérieur de la magistrature contre le magistrat ayant précédé le premier procès.

La Société générale, qui a répliqué par une plainte pour dénonciation calomnieuse, voit dans ces démarches une gesticulation. "Quand on a subi une défaite en première instance, on est obligé de faire plus de bruit. Je ne vois dans
cette affaire que du bruit médiatique et aucun argument juridique
", a dit à la presse Me Jean Veil, un de ses avocats, avant l'audience. L'ancien PDG de la Société Générale Daniel Bouton devrait être entendu comme témoin le 21 juin prochain.

Poursuivi pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction frauduleuse de données dans le système informatique de la banque, Jérôme Kerviel encourt pénalement cinq ans ferme et 375.000 euros d'amende. Il lui est reproché d'avoir pris, à l'insu de sa hiérarchie, des positions spéculatives hors normes sur des marchés à risque et d'avoir déjoué les contrôles avec des opérations fictives, de fausses écritures et des mensonges répétés. En première instance déjà, les carences des systèmes de contrôle étaient avérées, mais le tribunal avait jugé l'ancien trader entièrement responsable de ce gouffre qui avait failli couler la banque, en pleine crise financière mondiale, et ne lui avait trouvé aucune excuse.

Mais si Jérôme Kerviel admet avoir joué avec le feu, s'être trouvé pris dans une spirale infernale, il a toujours affirmé avoir eu pour seul but de faire gagner de l'argent à la banque et répète invariablement que ses supérieurs hiérarchiques étaient au courant de sa façon de travailler, qu'ils cautionnaient tant qu'il "gagnait".

1 commentaire:

David CABAS a dit…

Citoyens contre l'inacceptable traité budgetaire de Merkollande exigeons la séparation des banques

Depuis 2007 – 2008, la crise financière détruit les fondements de notre économie productive et sociale, avec la destruction de milliers d'emplois, d’entreprises et des services publics.

Depuis 2007 – 2008, aucun de nos dirigeants de droite comme de gauche a su faire face à la tyrannie des banquiers et des marchés financiers. Pire, ils ont capituler !

Aujourd'hui, François Hollande, Fraichement élu, trahit ses engagements contre la finance pris lors de son discours du Bourget. Aujourd'hui, comme Sarkozy, hier, Hollande accepte les plans de renflouements bancaires tout en imposant l'austérité pour le peuple.

Nous, citoyens, refusons les traités et les mécanismes dictatoriaux mise en place lors du sommet européens du 28 et 29 juin dernier avec le MES et le TSCG.

Nous, citoyens, refusons les renflouement des spéculateurs, des banquiers, des financiers qui ont joué et perdu dans les casinos fous de la City et de Wall Street !

Nous, citoyens, demandons la séparation des banques de dépots des banques d'affaires afin d'entamer le ménage des Écurie d'Augias.

Soutenez l'appel pour un Glass Steagall : http://www.appel-glass-steagall.fr

Face au nombreux scandales bancaires, face à l'impuissance politique, seul un sursaut citoyen peut nous ouvrir un futur !

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