vendredi 6 juillet 2012

Nancy : prison avec sursis pour le médecin attoucheur

« Je réfute toute accusation, à l’exception d’un léger baiser amical sur son sein », martèle R. à la barre. Prévenu d’agression sexuelle sur deux patientes, les 11 janvier et 5 mars 2012, ce médecin généraliste installé dans la banlieue nancéienne ne se sent pas concerné par les poursuites pour agressions sexuelles initiées par deux patientes.
Les déclarations de Mme C., seule à comparaître, pourraient malgré tout le toucher : lors d’un deuxième examen ganglionnaire, elle aurait été amenée à se dénuder entièrement, contrairement à la première consultation. « Après avoir senti mes sous-vêtements, il s’est attardé sur mes seins, puis m’a demandé d’écarter les cuisses ».
La victime qui sait nettement distinguer un « pelotage » d’un massage médical, affirme néanmoins que sans la suite étonnante de l’examen elle n’aurait pas porté plainte. « C’était sa parole contre la mienne… », ajoute-t-elle. R. aurait en effet tant apprécié la poitrine de sa patiente qu’il lui aurait déposé « un léger baiser » sous le coup d’une « pulsion » dont il s’excuse.
Là encore, les divergences existent. Mme C. affirme qu’à ce moment de l’examen, son médecin lui aurait ardemment aspiré le sein, laissant un ADN pour lequel la victime a demandé un prélèvement au commissariat du coin. Refusée, la requête aurait peut-être eu l’avantage d’offrir un élément matériel au tribunal. Faute de mieux, il a dû se contenter du jeu habituel de la parole de l’un contre celle de l’autre pour y voir clair.
La partie civile insiste particulièrement sur le symbole du médecin dans la société. « Les faits sont d’autant plus graves que sa fonction est censée inspirer confiance », reprend le procureur qui requiert 8 mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans. Le ministère public ajoute une interdiction d’exercer durant 3 ans.
« Mon client ne faisait qu’appliquer des gestes médicaux et appropriés à l’examen ; si Mme C. y voyait une quelconque ambiguïté, pourquoi n’est-elle pas partie à l’instant où son médecin a soi-disant humé ses sous-vêtements ? », s’interroge la défense à propos de la victime. L’avocate estime par ailleurs, que la toxicomanie de la seconde victime et son absence à l’audience par crainte de la justice, décrédibilisent sa parole.
Le tribunal ne partage pas tout à fait le même avis et prononce 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant 5 ans assortis d’une interdiction d’exercer pendant 3 ans.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2012/06/30/medecin-attoucheur

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