vendredi 10 août 2012

Les frangins frappaient les policiers

Deux frères, à la barre, répondent d'une seule voix aux questions de Mme Gaboullet, présidente de l'audience. Issus d'une fratrie de triplés, Thomas. J. et Lucas. J. , 20 ans, ne sont pas inconnus des habitants de Séméac pour des frasques qui, plus d'une fois, les ont conduits dans l'enceinte du tribunal.
De nouveaux débordements ont ébranlé la tranquillité de Séméac, dans l'après-midi du 5 juillet 2011. Sur la place de la mairie, un ami des frères J. est impliqué dans une virulente dispute. Les forces de l'ordre, dont la BAC et la brigade motorisée, sont dépêchées.
Alertés du bisbille, Thomas J. et Lucas J. gagnent les lieux «pour voir ce qui se passe», assurent-ils. Dans l'intention de «jouer les justiciers», rétorque la présidence. Aussitôt reconnue - réputation oblige - la paire est «prise à partie» par des policiers, qui reconnaissent dans les deux jeunes hommes les responsables d'une intrusion intempestive à la piscine communale, commise peu de temps avant. Le ton monte. L'humeur est à l'invective. Des insultes fusent à l'adresse des policiers : «e...», «cow-boy», «on te mettra une branlée en civil», rapportent nombre de témoins.
La goutte d'eau. Thomas est interpellé, menotté, conduit dans un véhicule de police, non sans résistance. Revanchard, son frère tente de s'interposer. À son tour, il est neutralisé, puis arrêté.
En dépit des témoignages et de l'analyse médicale qui fait état de blessures sur deux brigadiers, entraînant une incapacité de travail, Thomas et Lucas continuent de nier «toute insulte, toute violence». Au contraire, ils dénoncent «un acharnement» de la part des représentants de l'ordre et se disent «victimes de leur réputation».
Et l'avocate de la défense, Sonia Bernes-Cabanes, de monter au créneau. Fustigeant des «débordements policiers», un déni médical alors même que ses clients présentaient des «blessures flagrantes», elle blâme une affaire «habillée de qualifications erronées».
Propos que ne souffre pas la procureure Myriam Dasté, qui a requis une amende de 600 € pour Lucas et 60 jours-amendes à 10 € pour son frère Thomas.
À la suite d'un débat tempétueux entre le ministère public et la défense, la peine requise sera appliquée, en sus de réparations aux préjudices corporels et moraux des victimes.
Depuis les faits, commis en 2011, aucun acte de délinquance des frères J. n'a été relevé.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/08/03/1412473-les-frangins-frappaient-les-policiers.html

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