samedi 1 septembre 2012

Cartes bancaires "copiées": près de 300 000 euros de préjudice

Le stratagème est ingénieux. Avec un simple boîtier dissimulé près de la caisse d'un restaurant tropézien, notamment, une équipe d'escrocs a « flashé » des cartes bancaires en 2010.

Celles de gros clients de préférence avec des comptes bien approvisionnés. Sorties du fameux « skimmer » (appareil servant à copier les données de la piste magnétique), les cartes donnaient naissance à leurs petites sœurs jumelles utilisées ensuite dans des magasins de luxe, des restaurants, des bijouteries entre la Corse, le Var, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Près de 300 000 euros ont ainsi été détournés au préjudice de banques à l'origine de l'ouverture des investigations.

Chef présumé interpellé chez Mickey

Vendredi, plusieurs acteurs supposés de ce dossier d'escroquerie en bande organisée ont été cités à la barre du tribunal correctionnel de Toulon. Douze personnes, dont un fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt. Il y a des serveurs, des commerçants, des commerciaux ; tous considérés comme complices de ce réseau lucratif. Avec en haut de la pyramide, Jérôme Albet présenté comme le cerveau. Il est d'ailleurs le seul à être derrière les verrous depuis quinze mois.

Les enquêteurs de la police judiciaire sont allés le « cueillir » au pays de Mickey, dans un hôtel proche du parc d'attraction de Disneyland Paris où il venait d'arriver avec femme et enfant. Ce trentenaire a déjà été condamné pour des faits similaires en 2003 par le tribunal d'Ajaccio. Poursuivi pour une affaire de braquage aux côtés d'Antonio Ferrara, il a été acquitté en 2009. Jérôme Albet est aussi le fils de Daniel Vittini, un proche du gang de la Brise de mer, exécuté en juillet 2008 près de Corte.

Renvoi aux 24 et 25 octobre

Face à un dossier volumineux et complexe, le président a prononcé le renvoi de l'affaire. Il a fixé l'audience aux 24 et 25 octobre. Profitant de cette faille temporelle, Me Arnaud Lucien - qui substituait Me Lionel Moroni - a plaidé pour la remise en liberté de son client. « Il a déjà fait quinze mois de détention provisoire pour un préjudice limité. Ça ne doit pas devenir une détention de confort. » Le ministère public s'est opposé à cette requête. « Il a déjà pris plusieurs identités. Il faut que la justice ait la certitude de l'avoir à la barre du tribunal. » Le président a suivi les réquisitions du parquet.

http://www.nicematin.com/corte/cartes-bancaires-copiees-pres-de-300-000-euros-de-prejudice.972348.html

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