lundi 10 septembre 2012

La dispute entre la directrice d’école et la mère de famille finit au tribunal

L’énoncé de l’infraction reprochée fait peur : « provocation directe de mineur de 15 ans à commettre un crime ou un délit ».
Mais on est un peu surpris lorsqu’on voit arriver la prévenue à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Etienne, mardi : c’est une jeune femme de 35 ans, mère de trois enfants, qui présente bien et qui n’a pas vraiment le profil d’une délinquante. De fait, on va vite s’apercevoir que ce dont on l’accuse n’a pas grand-chose de criminel.
Le 24 janvier dernier, à 16 h 45, elle se rend à l’école Cousteau de Roche-la-Molière avec ses deux filles. L’une d’elles a oublié un cahier, que la mère de famille veut absolument récupérer pour faire ses devoirs. Mais la directrice s’y oppose. La maman demande alors à ses deux filles de forcer le passage. « Le règlement de l’école dit qu’on peut récupérer les affaires jusqu’à 17 h 30 » explique-t-elle à la barre. « Il n’y avait aucune raison pour qu’elle refuse ». Sauf que dans leur manœuvre, les deux fillettes bousculent la directrice, qui décide de porter plainte. D’où la présence de la mère au tribunal pour « provocation à commettre un crime ou un délit »…
Mais au fur et à mesure que les juges demandent des précisions sur les faits, on comprend que le malaise est plus profond entre les deux femmes. Ce n’est pas la première fois qu’elles se disputent, le conflit est latent depuis plusieurs mois. Alors ce cahier est-il « un prétexte pour défier l’autorité de l’école », comme l’estime le substitut du procureur, qui requiert 1 000 euros d’amende. Ou la directrice en veut-elle personnellement à la maman, comme le pense son avocate, qui évoque des mains courantes restées sans effet. « Si ces affaires avaient été traitées avant, les choses ne se seraient peut-être pas envenimées ».
L’affaire méritait-elle d’arriver jusque dans l’enceinte d’un tribunal ? Probablement pas. D’ailleurs, dans son jugement, le tribunal joue la carte de l’apaisement : la maman est reconnue coupable mais n’est condamnée qu’à 500 euros d’amende avec sursis. Et la directrice d’école est déboutée de sa demande de dommages et intérêts. Depuis, le problème entre les deux femmes est réglé : la maman a mis ses enfants dans une autre école.

http://www.leprogres.fr/loire/2012/09/06/la-dispute-entre-la-directrice-d-ecole-et-la-mere-de-famille-finit-au-tribunal

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