Le procès en appel des parents et de deux tortionnaires
présumés de Sabrina s'ouvre ce
mardi devant la Cour d'assises de la Seine-Saint-Denis. Le procès de ces deux
hommes et ces deux femmes durera 10 jours. Les quatre personnes sont accusées
d'avoir séquestré, violé, torturé, prostitué et réduit en esclavage Sabrina,
dans un campement de caravanes dans le hameau du Bois-Fleuri à Claye-Souilly au
bord de la nationale 3. Un calvaire qui a duré trois ans, de 2003 à 2006. La
victime, qui a aujourd'hui 31 ans, devrait être entendue mercredi par la cour et
les jurés.
En 2010, 12 personnes avaient été jugées en première instance. Le couple tortionnaire, Franck Franoux et Florence Carrasco, avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Les parents de Sabrina, Daniel et Denise Moreau, avaient écopés respectivement de 20 et 8 ans de réclusion. Ils ont été condamnés, entre autre, pour avoir "vendu" leur fille en échange d'une réduction sur l'achat d'une voiturette.
Franck Franoux n'a pas fait appel de sa condamnation. Ce lundi,
Florence Carrasco comparaîtra notamment pour "arrestation, séquestration ou
détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie en complicité de viol".
Les parents de Sabrina comparaîtront pour "traite d'être humain" et "non
dénonciation de crime". Ils encourent tous trois la réclusion criminelle à
perpétuité. Un quatrième tortionnaire présumé, Eric Labbez est jugé pour
"complicité d'arrestation, enlèvement, séquestration".
Sabrina a servi d'esclave pendant 3 ans
Le calvaire de Sabrina avait pris fin le 1er mars
2006 après 3 ans de sévices. La jeune femme pesait alors 34 kilos, elle avait
perdu pratiquement toutes ses dents, les oreilles et le nez brûlés, les cheveux
rasés, des marques de brûlure de cigarettes sur le corps. Sabrina avait servi de
souffre-douleur et d'esclave au couple Franoux-Carrasco et à leurs 7 enfants. En
plus des séquelles physiques, la jeune femme souffre de traumatismes
psychologiques. Un enquêteur de la police judiciaire, qui avait auditionné la
victime en 2006 avait affirmé n'avoir
"jamais vu de victime aussi choquée".
"Je peux dire merci à Dieu, sinon je serais morte depuis
longtemps", avait confié Sabrina à l'AFP, quelques jours avant de se présenter
aux assises à Melun. La jeune femme menue, blonde décolorée aux cheveux
mi-longs, avait ajouté qu'elle "ne pourrait pas pardonner, ni à (s)on père, ni
à (s)a mère", de l'avoir "mise dans cette galère", de l'avoir "laissée avec ces
gens-là".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire