dimanche 18 novembre 2012

Montbéliard : il tabasse sa frêle compagne

Johan est un dur. Alors quand la présidente lui signifie qu’il est poursuivi pour avoir commis des violences sur sa compagne, le 24 avril dernier à Montbéliard, le jeune homme (22 ans) banalise. « C’était pas des violences ça… »
Ah bon, alors c’était quoi alors ? Au regard des cinq jours d’interruption de travail prescrit par un médecin qui a relevé, quelques minutes après les faits, des traces rougeâtres au niveau du cou et des rougeurs sur une hanche. Sans parler d’un traumatisme psychologique et de douleurs cervicales.
Johan reprend la parole : « Ben, c’était une prise de tête. On s’est insulté. On s’est empoigné. On s’est juste un peu bousculé. Nous, c’était pas une vraie bagarre… »
La présidente appelle la victime à la barre qui maintient ses déclarations. « Il m’a jeté à terre. Il m’a mis des coups de pieds, des baffes ». Haussement d’épaules du prévenu. « Vous avez vu comment elle est (NDLR : rapport à la frêle corpulence de la demoiselle) ? », lance Johan à la présidente, sous-entendant que s’il avait cogné, sa compagne aurait autrement dégusté.

« Ses déclarations sont inquiétantes »

Une attitude qui n’a pas l’heur de plaire à la procureur Brunisso. « Ses déclarations sont assez inquiétantes. On a l’impression que pour lui, c’est presque normal. Alors comme ça, pour lui, la violence, c’est uniquement avec un poing américain… » La procureur est stupéfaite par cette « banalisation » et requiert deux mois de prison avec sursis avec l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt général pour une durée de 120 heures.
« Je n’ai rien à dire », répond le prévenu, sollicité par la présidente pour défendre sa cause avant de tourner les talons, sans attendre le délibéré.
Trente minutes plus tard, le tribunal rend son jugement : « Deux mois de prison avec sursis et 120 heures de TIG… » Oups ! La présidente n’a pas fini sa phrase qu’elle se rend compte de sa bévue. Elle a omis de demander au fougueux jeune homme s’il était d’accord sur le principe d’un travail d’intérêt général. Or, cette peine ne peut être prononcée qu’avec l’assentiment préalable du prévenu.
« Ce sera donc deux mois avec sursis », entérine la présidente.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2012/11/13/montbeliard-il-tabasse-sa-frele-compagne

Aucun commentaire: