mardi 20 novembre 2012

Tarbes. Jaloux de la fille de sa compagne, il lui met la tête au carré

Jean-Claude est ce qu'il est convenu d'appeler un homme bien bâti : 1,80 m, des épaules larges et des aplombs solides. Mais le regard au ras du sol et la tête baissée. Il est prévenu pour avoir frappé sa compagne. Ce soir-là, il n'y est pas allé de main morte, d'autant moins qu'il avait bien picolé, comme d'habitude : 2,68 g d'alcool dans le sang. Les photos que brandit la présidente Gadoullet sont éloquentes : on y voit Sylvie le visage tuméfié, les bras couverts d'énormes ecchymoses, des marques de strangulation autour du cou. Jean-Claude tourne la tête. «Non ! s'emporte la présidente. Regardez les photos ! Regardez en face ce que vous avez fait.» Jean-Claude lève à peine les yeux. «J'ai honte», dit-il d'une toute petite voix, à peine audible. «C'est un bon début, mais ça ne suffit pas.» Ce soir de juin dernier, pour la énième fois, Sylvie sera passée à tabac, cette fois parce qu'elle avait décidé de faire un tour en ville avec sa fille. Jean-Claude ne supporte pas : «Elle devait y aller avec moi, explique-t-il en s'énervant un peu. Mais à chaque fois que sa fille demande, elle me décommande et elle va avec elle. C'est énervant à la fin…». Élisabeth Gadoullet marque la surprise : «Vous êtes jaloux de la fille de votre compagne ? C'est fort de café tout de même !». Ce soir-là, une fois encore, Jean-Claude, après avoir copieusement frappé, va se répandre en excuses et jurer ses grands dieux que jamais, au grand jamais, il ne recommencera. Et Sylvie, pour la énième fois, y croit. «On est dans le schéma classique de la victime qui n'arrive pas à se détacher de son bourreau», analyse la procureure Éliane Markovitch. «Mais c'est elle qui vient chez moi tout le temps, depuis qu'on habite des appartements séparés !»
L'avocate de la partie civile fera remarquer que, pour un peu, ce serait la faute de sa cliente. Là encore, un grand classique.
«L'alcool, la jalousie, le manque de travail et lui, ça fait un mélange particulièrement explosif», remarque la procureure qui va réclamer une peine appliquée à la lettre : 8 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans, obligation de soins, de résidence, de travail et interdiction de paraître au domicile de sa victime.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/15/1489228-jaloux-de-la-fille-de-sa-compagne-il-lui-met-la-tete-au-carre.html

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