mardi 26 février 2013

Dix mois avec sursis pour des violences conjugales

Les violences conjugales sont devenues à la justice ce que sont les Restos du cœur face à la crise économique que traverse le pays : une inflation. La preuve encore hier avec cet homme de 29 ans qui était jugé en comparution immédiate pour des violences supposées commises sur son épouse dimanche dernier sur la commune du Passage, alors qu'il est en instance de divorce. Violences auxquelles s'ajoutent le jour même des menaces de mort avec une arme, en l'occurrence un couteau, et de violences commises sur la même personne le 27 janvier à Agen.
Après avoir nié toutes formes de violences envers son ex en garde à vue, il a signifié par un hochement de tête au tribunal qu'il les reconnaissait. Mais lorsque la présidente Marjorie Lacassagne-Taveau lui a reposé la question, il est revenu sur ses aveux. À part les faits du 27 janvier où il avait été filmé par une caméra de surveillance.
Dans sa plaidoirie, son conseil Me Sophie Grolleau expliquera que ce jour-là, le 27 janvier, sans nouvelle depuis une dizaine de jours de la mère de leur enfant de 3 ans dont il a la garde, il avait retrouvé celle-ci au Havana Café au péristyle du Gravier. «J'ai vu cette vidéo et l'on dit qu'il lui a jeté l'enfant dans les bras et l'avait frappée, alors qu'il lui a remis, certes sans douceur, avec un geste vers sa tête sans conséquence».
À la barre, la victime a parlé «d'un bon père et d'un bon mari qui a pété les plombs lorsque je lui ai dit que je voulais partir. Je pensais que la garde à vue et la nuit passée en prison lui aurait fait prendre conscience, je m'aperçois que non». «Je n'ai pas envie de mourir mais de refaire ma vie», a-t-elle conclu.

Manipulé par une menteuse

«C'est une femme battue, harcelée par un mari jaloux qui veut qu'elle revienne», a enchaîné son avocate, Me Peis Hitier. L'accusation représentée par Violaine Jardel est allée dans le même sens, parlant d'une femme «qui vit dans la terreur depuis la séparation du couple». Elle a requis une peine de 8 mois de prison assortie d'un sursis de cinq mois avec mise à l'épreuve pendant 3 ans et mandat de dépôt à l'audience.
Pour la défense du prévenu, Me Grolleau a expliqué que son client était victime d'un plan pour mettre son client en prison avec «l'arme fatale qu'est la vidéo». «Il s'est fait manipuler par une menteuse», a-t-elle poursuivi avant de demander la relaxe pour les menaces de mort et l'indulgence du tribunal pour les faits filmés.
Après un long délibéré, le tribunal a relaxé le prévenu pour les menaces de mort, et l'a condamné à 10 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant 3 ans avec interdiction de prendre contact avec la victime.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/21/1566320-dix-mois-avec-sursis-pour-des-violences-conjugales.html

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