mercredi 13 février 2013

Montauban. Prison ferme requise contre l'escroc aux bijoux

C'est le genre d'affaire qui prend un peu plus d'épaisseur chaque fois qu'elle est inscrite au rôle d'une audience d'un tribunal de grande instance. Car le prévenu est coriace, vindicatif, procédurier, bavard et sans scrupules. Un peu comme le Tour de France ou un cirque en représentation Bruno Herpin faisait escale place du Coq pour la dernière audience collégiale. Trois gendarmes encadraient le menotté qui avait été extrait de sa cellule de la maison d'arrêt de Luynes (Bouches-du-Rhône) pour venir s'expliquer des dégâts causés dans la cité d'Ingres à deux commerçantes Montalbanaises : Nadine Moutet qui depuis a baissé le rideau de sa boutique Inès G (rue de la Résistance) et Cathy Gaulin la dynamique chapelière de la rue des Carmes qui se voit réclamer et être obligée de payer 27 000 € pour un colis contenant au maximum en l'an 2000 environ 300 francs de bijoux fantaisie. Le prévenu au crâne rasé s'avance vers la barre avec une veste de survêtement garni d'un gros col de fourrure, un jogging dans lequel il flotte et des chaussures de sports pour compléter un portrait du vieux sportif décontracté. Il lui est reproché donc suite à la plainte de Cathy Gaulin de faux en écriture et escroquerie. Cela n'émeut pas plus que cela le prévenu venu avec son dossier sous le bras. Il écoute le récit de ses frasques précédentes, de sa condamnation en cour d'appel (lui dit qu'il s'est pourvu en Cassation) et on décortique sa façon d'agir avec des bordereaux de liasses de valeurs déclarées remplis à la main, sans date lisible, ni poids du contenant du colis et parfois des falsifications des signatures des soi-disant destinataires.

Des valeurs falsifiées et non déclarées

Plus fort que Jésus-Christ avec la multiplication des petits pains, lui augmente de façon inflationniste ce qu'il envoie depuis le petit bureau de Mane en Comminges. Ensuite c'est parole contre parole. Une association des victimes du couple Herpin s'est constituée. On a recensé 75 dossiers traités par autant de tribunaux. Et il est loin d'avoir perdu à chaque fois. Il affirme même au président Birgy qu'il a 50 arrêts de cours d'appels favorables. On continue d'argumenter d'un côté et de l'autre. Isabelle Rossi pour Cathy Gaulin déplore que certaines pièces soient absentes de son dossier et d'autres de piètre qualité.

Prison ferme ou relaxe ?

Elle détaille les préjudices matériels et moraux de sa cliente et réclame condamnation du prévenu écroué depuis mars 2010 jusqu'en 2 015.De son côté le ministère public par la voix de Bernard Lambert pour cet ensemble de tromperies réclame quatre mois de prison ferme pour ce dossier. En défense Me Amélie Villageon relève que le dépôt de plainte est tardif, que sur le fond l'escroquerie est prescrite dans le temps. Puis elle se lance dans un exposé très technique, un tantinet hermétique pour le commun des mortels, presque soporifique pour une partie de l'assistance et très technique. Aux termes de son intervention elle ne réclame rien d'autre que la relaxe de son client pour l'ensemble des arguties développées.
Le président Birgy et ses assesseurs se donnent jusqu'au mardi 26 mars pour rendre leur délibéré.
La condamnation à venir pesant vraiment peu dans le parcours juridico-carcéral du prévenu. Qui eut tout loisir de discuter avec ses geôliers sur le chemin du retour vers sa prison sécurisée de Luynes.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/07/1554763-de-la-prison-ferme-requise-contre-l-escroc.html

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