jeudi 14 mars 2013

Deux ans de prison pour l'escroc des hypermarchés

Johnny Richard a été condamné hier à deux ans de prison ferme pour escroquerie. Entre juillet et décembre 2012, il proposait à des clients d'hypermarchés à Toulouse, Roques et Montauban, du matériel hi-fi à prix cassés. Seize victimes ont mordu et n'ont jamais vu la marchandise. Montant du préjudice : 12 530€
C'est en passant ses vacances d'été en famille dans le cadre bucolique du lac de Saint-Ferréol, près de Revel, que Johnny Richard a eu un flash. «Pour gagner de l'argent, un ami m'a dit tu proposes de la hi-fi sur catalogue en exigeant des espèces…» Volontaire, débrouillard et doté du sens des affaires, ce père de famille de 51 ans, ferrailleur à ses heures, met sa plus belle chemise, ajuste une cravate et accroche un badge d'un hypermarché qu'il se dit représenter sur les parkings de centres commerciaux. De juillet à décembre 2012, à Toulouse, Montauban et Roques-sur-Garonne, Johnny Richard accoste les clients, catalogue en main et leur promet des affaires d'enfer, des iPhone 5 au prix de 150€ et d'autres matériels hi-fi à prix cassés. «Je leur disais que c'était des objets tombés du camion et je n'avais pas de badge censé représenter une marque de magasin», dit-il dans le box des prévenus où il était jugé, hier, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel pour escroquerie. Seize victimes recensées, exclusivement des hommes, ont mordu au discours du beau parleur qui selon les clients grugés, se faisait passer pour un employé d'hypermarché qui a la possibilité «de faire sortir du matériel à des prix attractifs…» Le «vendeur» exige des espèces prétextant que le magasin n'accepte ni chèque ni carte bancaire. Mais lorsque la commande est passée, devant les zones de livraison des enseignes, les clients ne voient rien venir et attendent encore et encore. Certains avancent en liquide jusqu'à 1100 € pour un téléviseur dernier cri qu'ils ne verront jamais. En six mois, Johnny Richard a empoché la somme de 12 530€, selon les estimations des policiers de la sûreté départementale. «Un forain m'a donné son numéro car il pouvait avoir des bouteilles d'alcool à des prix intéressants… J'ai sorti 450€ et je n'ai rien vu venir», témoigne une victime. Un père de famille représenté par son avocate Muriel Amar-Touboul, poursuit : «Je lui ai donné 650€ pour un téléviseur qu'il m'avait promis. Il avait le badge d'un grand magasin à Montauban et m'avait expliqué que la marchandise avait été rapatriée d'un autre centre commercial qui avait brûlé. Il avait la possibilité de sortir ce matériel pour pas-grand-chose…» Mensonges ou escroquerie ? Pour l'avocat de Richard, Me Debuisson, «au pire c'est une arnaque mais pas une escroquerie au sens juridique.» «Les plaignants ont retiré des espèces et ont été victimes d'une volonté de faire une super-affaire.» Une thèse que n'a pas retenue le tribunal qui a condamné Johnny Richard à 2 ans de prison ferme, conformément aux réquisitions du procureur. Son casier judiciaire chargé de 20 condamnations, dont certaines pour escroquerie, n'a pas plaidé en sa faveur.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/06/1575959-deux-ans-de-prison-pour-l-escroc-des-hypermarches.html

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