mercredi 3 avril 2013

Albi. Un an de prison pour la bête noire des policiers

C'était un procès à tiroirs attendu par les policiers de la brigade anticriminalité (BAC), victimes des agissements de Brahim Menah qui se disait également victime de violences policières. Hier, le tribunal a démêlé deux affaires, étroitement liées : des violences aggravées en récidive sur un policier le 26 janvier 2012 et des menaces de morts contre quatre fonctionnaires ainsi qu'une destruction d'ordinateur au commissariat, entre le 17 et 19 février 2013. Excédé par les dénégations systématiques du prévenu, en situation irrégulière sur le territoire, le tribunal a préféré accréditer les déclarations des policiers et suivre les réquisitions. Brahim, qui a tout nié en bloc (sauf la présence d'un couteau Laguiole dans sa poche et la mort d'un ordinateur de l'administration), a été condamné à 1 an de prison ferme avec mandat de dépôt.
Le tribunal a même rejeté les exceptions de nullité soulevées par Me Philippe Pressecq, l'avocat de la défense, qui a remis en cause la procédure de flagrance et le non-respect des droits du gardé à vue dans la première affaire de 2 012. Une affaire qui a fait l'objet d'une information judiciaire. L'enquête de l'inspection générale de la police(IGPN) a conclu que les violences policières n'étaient pas caractérisées lors de l'interpellation de Brahim Menah à Lapanouse.

«Je mets leur parole en doute…»

Ce dernier, qui faisait l'objet d'une fiche de recherche pour quitter le territoire, a été intercepté par la BAC, non sans mal, puisqu'il aurait sorti un couteau, menacé puis blessé au doigt un policier. Ce qu'il a toujours démenti, expliquant que son couteau était plié dans sa poche. «J'ai mis mon portable et mon couteau sur la banquette arrière de la voiture de police, ils m'ont frappé avec une torche et un taser». Le médecin ne notera qu'une lésion à la base d'un pouce. Un an plus tard, la voiture dans laquelle il se trouve est contrôlée et Brahim sort en insultant quatre policiers qu'il menace de mort. «J'ai raté ton collègue mais la prochaine fois, je vais le planter et le crever». L'expert psy relève, chez Brahim,âgé de 31 ans des traits de personnalité paranoïaque et une certaine psychorigidité. Tous les faits sont caractérisés pour Pascal Suhard, le procureur : le couteau, la lame ouverte, la plaie occasionnée, les insultes.
Me Pressecq a du mal à digérer la version des policiers. «Le problème, explique-t-il, ce n'est pas les violences policières, c'est celui du mensonge des policiers. Un doigt entaillé par le couteau et pas de trace de sang sur la lame ! Et comment a-t-il fait pour l'ouvrir avec une seule main alors qu'il était maintenu par un policier ? Impossible. On a voulu les croire à tout prix mais je mets leur parole en doute», lance-t-il en demandant la relaxe. Le fameux doute ne lui a pas profité.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/29/1594201-albi-an-prison-bete-noire-policiers.html

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