C'est un contrôle routier qui aurait pu très mal tourner… Il était 5 heures du matin, ce 16 mars. De patrouille dans le quartier Orgeval, un équipage de police décide de contrôler une Citroën Saxo rue du 106e R.I. Alors que les policiers se garent derrière, une seconde voiture, une Golf, va surgir et se stopper net contre le véhicule de police pris alors en sandwich.
Les huit occupants vont en descendre. Tous vont alors ramasser des pierres, des blocs de glace et des détritus qu'ils vont jeter sur les trois fonctionnaires… avant de prendre la fuite à l'arrivée des renforts.
Trois jeunes du quartier seront interpellés à l'issue de cette procédure, dont l'un le soir même. Après avoir demandé un délai pour préparer leur défense, ils n'étaient finalement que deux à répondre mardi soir de ce caillassage.
Peur des représailles
L'un d'eux, Karim Bouta, 24 ans et déjà 20 condamnations, a « par peur des représailles » refusé son extraction de la maison d'arrêt de Reims, où il est incarcéré depuis le 16 avril dans le cadre d'une autre affaire de rébellion. Sur les faits, il n'en dira donc pas plus que ce qu'il avait déclaré lors de son interpellation, à savoir nier son implication. Il n'était pas là. Il n'est jamais sorti de chez lui… Ce n'était d'ailleurs pas lui au volant de la Saxo. Et pour cause, il n'a pas le permis de conduire…
Les deux autres mis en cause, Nasreddine Hidour, 23 ans, et Alfousseni Djavara, 22 ans, n'ont pour leur part eu de cesse de nier toute implication. Identifié comme étant le propriétaire de la Saxo, Nasreddine Hidour avait été interpellé le lendemain soir du caillassage… en état d'ivresse rue du Commerce.
Placé en cellule de dégrisement, il avait alors baissé son pantalon, sorti son sexe et copieusement insulté le geôlier contre lequel il s'était frotté. Pour ces faits, il avait d'ailleurs écopé le 18 mars, sous le régime de la comparution immédiate, de 8 mois de prison ferme.
Insultes et appels aux Jihad
Mardi, s'il a reconnu être le conducteur de la Saxo, il a nié avoir jeté des pierres sur le policier, indiquant être resté au volant de sa voiture. Pour autant, les policiers assurent que ce soir-là, il n'était pas au volant puisqu'ils ont identifié Karim Bouta comme en étant le conducteur. Tout comme Alfousseni Diavara qui, interpellé sur les faits, dit avoir été confondu avec un autre… Il a pourtant été formellement identifié par les policiers.
En état d'ivresse, il les aurait d'ailleurs copieusement insultés. Des insultes, mais aussi des injures racistes envers les « Blancs », les « Français », le tout ponctué de slogans élogieux sur « le Jihad », pour lesquels il n'a pas été poursuivi.
En bref, leur présence sur les lieux ne serait qu'une simple coïncidence. Il y aurait erreur sur la personne… Leurs conseils ont d'ailleurs plaidé leur relaxe pure et simple.
Une position que n'a pas suivie le parquet requérant de lourdes peines à l'encontre des trois prévenus : 4 ans de prison ferme pour Karim Bouta, 4 ans dont 2 ans avec sursis et mise à l'épreuve pour Alfousseni Diavara et 18 mois dont 9 mois avec sursis et mise à l'épreuve pour Nasreddine Hidour.
Un mandat de dépôt a été demandé pour les trois comparses.
L'affaire a été mise en délibéré au 2 juillet.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/caillassage-de-policiers-a-orgeval-de-lourdes-peines-requises
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