samedi 4 mai 2013

Des vies brisées en pleine ligne droite

LA VOITURE roulait sur la D461 à hauteur d’Avoudrey lorsqu’elle a percuté un scooter. Les deux jeunes qui se trouvaient sur le deux-roues ont été projetés à une centaine de mètres du point d’impact. Le plus jeune est décédé sur le coup, il n’avait que 17 ans. Ce tragique accident s’est produit le 18 juin dernier. En pleine ligne droite et dans des conditions de circulation optimales. L’automobiliste, qui se rendait à son travail en Suisse, avait mis son limiteur de vitesse à 110 km/h (vitesse autorisée sur cette portion). Il n’avait pas bu ni pris de stupéfiants ou médicaments, pas plus qu’il ne téléphonait au moment des faits. Quant au scooter, qui roulait au maximum à 50 km/h, il venait d’être contrôlé par les gendarmes de Valdahon qui avaient trouvé les deux jeunes en règle, phares allumés et casques sur la tête.
Distraction ? Endormissement ? Inattention ? Les causes de la collision demeurent floues. « Il y a soudain eu un choc très violent, j’ai vu le côté droit de mon pare-brise enfoncé, ça n’est que lorsque je me suis arrêté quelques mètres plus loin que j’ai réalisé ce qu’il venait de se passer », explique à la barre le conducteur qui doit répondre d’homicide involontaire.
Âgé de 32 ans, cet ingénieur frontalier admet son entière responsabilité mais ne s’explique toujours pas ce qui s’est passé car il ne se souvient pas avoir vu le scooter.

« Cet accident aurait pu arriver à n’importe qui »

« On ne peut exclure qu’il se soit assoupi », lanceront les avocats des parties civiles. L’une rappelant les séquelles du jeune conducteur de 18 ans : « 17 jours de coma, 23 jours d’hospitalisation, la douleur d’avoir perdu son ami, la perte de son emploi et des cicatrices tant physiques que morales qui ne se sont pas encore refermées ». L’autre soulignant la douleur de la famille du défunt « d’autant qu’il était l’enfant unique de sa mère ».

« Terrible fatalité »

Pour le procureur Hirth, qui va requérir un an avec sursis et une annulation de permis, « ce type d’accident aurait pu arriver à l’importe qui » et « ce procès rappelle comme la vie de chacun peut basculer d’un moment à l’autre ».
À la défense, Me Lièvremont, du barreau de Mulhouse, parlera de « terrible fatalité », indiquera que son client « a toujours ses douze points au permis alors qu’il roule 40.000 km par an » et rappellera qu’« un quart des accidents mortels de la route sont dus à un endormissement ».
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet : un an avec sursis et permis annulé avec interdiction de le repasser avant un an.

http://www.estrepublicain.fr/doubs/2013/05/04/des-vies-brisees-en-pleine-ligne-droite

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