« Quelle idée démente vous est passée par le crâne ? », s’emporte le président du tribunal correctionnel de Nancy, Christian Haouy. Le prévenu, âgé de 29 ans, baisse la tête et rougit comme un gamin honteux : « Je ne sais pas… », bafouille-t-il. La réponse ne satisfait pas vraiment le président. Mais il devra s’en contenter.
Rien ne peut expliquer, et encore moins justifier, le comportement de ce jeune homme sans histoire, au casier vierge. Le 4 février dernier, il s’est rendu dans l’appartement de son ex-compagne à Malzéville pendant que celle-ci était au boulot. Il avait encore les clés. Il n’a eu aucun mal à entrer.
Une fois à l’intérieur, il a aspergé les meubles et ses vêtements avec de l’acide sulfurique, un produit hautement corrosif qui est notamment utilisé pour déboucher les canalisations. On en trouve également dans les batteries de voitures. C’est comme cela que le jeune homme, employé dans un garage, a pu s’en procurer.
« Je n’avais pas d’intention assassine. Je voulais flinguer ses vêtements pour la rendre triste », a-t-il lâché aux enquêteurs. Mais cela ne permet pas de comprendre pourquoi il a aussi arrosé d’acide les peluches du petit garçon d’un an et demi de son ex. Ni pourquoi il a versé de l’acide dans une bouteille de coca.
« Que se serait-il passé si votre ancienne compagne en avait bu ? », l’a interrogé, lundi, lors du procès, le vice-procureur, Philippe Nativel, qui a requis 2 ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve. La victime s’est heureusement rendu compte, à l’odeur, qu’il y avait un problème. « Il n’y avait pas de volonté de l’empoisonner, ni de faire du mal à son enfant », assure l’avocate de la défense, Me Elodie Lambert. Elle plaide le moment d’égarement : « Mon client a pété les plombs. Et il est d’ailleurs allé de lui-même consulter un psychologue ». Le tribunal a finalement allégé la peine requise par le parquet et a condamné le jeune homme jaloux à 6 mois de prison avec sursis.
http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2013/05/14/jalousie-arrosee-d-acide
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