L’affaire a été renvoyée au 3 juin. Tout d’abord parce que les deux femmes, détenues à la prison de Sequedin, n’ont pas pu être présentées devant le tribunal, en raison du mouvement de protestation intersyndicale qui touchait l’établissement. Autre fait, l’état de santé de la victime. Le jeune homme a subi des violences qui ont entraîné une incapacité de travail de plus de huit jours. Toujours hospitalisé, il doit être opéré. « D’ici le 3 juin, nous aurons plus d’éléments sur la situation médicale de la victime», précise le président de la cour.
Des humiliations et des coups
Le procureur est néanmoins revenu sur cette soirée du jeudi 2 mai. En fin d’après-midi, deux des prévenus se rendent au domicile de la victime à Blendecques. L’un d’entre eux l’accuse d’avoir eu une relation sexuelle avec sa compagne. Le Blendecquois est frappé. Les deux Audomarois lui volent son portefeuille, sa chaine-hifi et un téléphone.Puis, avec l’aide d’un ami, ils le conduisent rue Léon-Belly à Saint-Omer, au domicile de l’un d’entre eux. Ils essayent de le mettre dans le coffre du véhicule, mais ce dernier refuse de s’ouvrir alors ils le montent à l’arrière. « C’est plus ou moins un contexte d’enlèvement», précise le vice-procureur.
Sur place, les humiliations s’ajoutent aux coups, le tout sur fond d’alcool. Au fil de la soirée, ils « passent leurs nerfs sur lui».
Deux femmes déshabillent la victime et se moquent de la taille de son sexe. Il est attaché à une chaise et mis sous l’eau chaude de la douche. L’un des agresseurs lui entaille le bras. Un autre, le plus violent, lui urine sur le visage. Il tentera des actes sexuels qui n’aboutiront pas. Dans un éclair de lucidité, les autres l’en empêcheront. « C’est le plus jusqu’au-boutiste de la bande. Tout le monde a peur de lui.»
« Aidez-moi, ils vont me tuer »
C’est finalement une voisine qui appellera la police, alertée par les cris. Lorsque les agents arrivent sur place, la compagne du locataire des lieux cache la victime rouée de coups dans la chambre, dans le tiroir d’un clic-clac.La brigade anticriminalité trouve les prévenus dans un désordre ambiant, au milieu de bouteilles d’alcool. L’un des prévenus recommande aux policiers de ne pas se rendre dans la chambre, car un chien dangereux y serait enfermé. Les agents entrent, découvrent un berger allemand inoffensif, et ouvre le coffre du clic-clac. « Aidez-moi, ils vont me tuer », lance la victime.
L’affaire a donc été renvoyée au 3 juin, à 10h. En attendant, les cinq prévenus sont maintenus en détention. Mais dès cet après-midi, deux des prévenus comparaîtront devant le tribunal correctionnel, cette fois pour des faits d’incendie volontaire.
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