samedi 22 juin 2013

Meurtre d’Agnès au Chambon-sur-Lignon : la "faiblesse" de la protection juduciaire de la jeunesse

Pour la Protection judiciaire de la jeunesse, il n’y a pas eu de « fautes ».
 

Le directeur central de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), Jean-Louis Daumas, a concédé, hier devant les assises de Haute-Loire, une "faiblesse" mais pas de "fautes" dans le suivi de Matthieu, jugé depuis lundi pour le viol et l’assassinat d’Agnès Marin au Chambon-sur-Lignon en novembre 2011, mais aussi pour le viol sous la menace d’une arme d’une autre mineure, un an plus tôt dans le Gard. Deux drames intimement liés puisque l’accusé, qui sortait de quatre mois de détention provisoire pour la première agression sexuelle, avait intégré l’internat du collège-lycée Cévenol au Chambon dans le cadre de son contrôle judiciaire suivi par la PJJ du Gard.
Des réserves


Auteur d’un rapport remis en décembre 2011 à Michel Mercier, le garde des Sceaux d’alors, M. Daumas a réaffirmé hier que l’éducatrice de la PJJ, en charge du suivi de Matthieu "a accompli, selon le référentiel méthodologique, son travail sans faute professionnelle". Il a toutefois concédé "deux réserves" : elle aurait pu prendre contact plus vite avec le Cévenol, et non quatre mois après l’arrivée de Matthieu, et a eu trop de "distance dans les modalités du suivi psychiatrique".
Contacts limités avec le Cévenol
Pas de quoi convaincre le président de la cour qui a mis en évidence certaines failles du contrôle judiciaire, notamment avec une pédopsychiatre lituanienne qui avait pour unique contact les parents de Matthieu, et un "psychothérapeute, qui n’en a ni le titre ni l’expérience". "La PJJ n’a pas vérifié que c’était sérieux et s’est contentée d’avoir l’attestation", a-t-il dénoncé. Le magistrat s’est aussi étonné du fait que la PJJ n’ait eu qu’un seul contact, en mars 2011, avec le Cévenol, puis "aucun en onze mois", jusqu’au drame.
Le père d'Agnès écœuré
"Ce rapport, c’est simplement le dossier de l’inspectrice commenté par vous", a lancé alors au témoin l’avocat de la famille Marin, Me Francis Szpiner. "Le garde des Sceaux n’avait pas actionné le service d’inspection et donc l’inspectrice n’a pas été entendue", a répondu le fonctionnaire. Le visage creusé par la fatigue, Frédéric Marin, le père d’Agnès, a exprimé son écœurement à la sortie de l’audience. "C’est un florilège abject et indécent de dysfonctionnements et d’autosatisfaction, a-t-il dit. Nous n’en resterons pas là." "La seule satisfaction que nous
avons
, c’est qu’à la suite de cette affaire, on a compris que l’institution judiciaire devait prévenir les établissements scolaires dans ce type d’affaire. Si ça avait été fait avant, Agnès Marin ne serait pas morte", a déclaré pour sa part Me Szpiner.

Verdict attendu le 28 juin.
http://www.midilibre.fr/2013/06/21/meurtre-d-agnes-la-faiblesse-de-la-pjj,720841.php

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