samedi 29 juin 2013

Meurtre d'Agnès : Matthieu, 19 ans, est condamné à perpétuité

Le meurtrier d'Agnès, Matthieu, mineur au moment des faits en 2011 et aujourd'hui âgé de 19 ans, vient d'être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

La cour d'assises des mineurs de Haute-Loire a condamné ce vendredi soir Matthieu, 19 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol et l'assassinat en 2011 d'Agnès, 13 ans, et pour le viol d'une autre jeune fille de 16 ans un an plus tôt. L'avocate générale, Jeanne-Marie Vermeulin, avait requis une peine de 30 ans de réclusion criminelle avec injonction de soins "sans limitation de durée", ainsi que la rétention de sûreté en fin de peine "si cela s'avère nécessaire".

L'avocate générale avait aussi qualifié la personnalité de Matthieu "d'ultradangereuse" lors de son réquisitoire, estimant que le jeune homme était responsable de ses actes, se montrant pessimiste sur ses chances "d'amélioration". Fait inédit, il s'agit de la première condamnation à perpétuité
d'un mineur au moment des faits depuis la condamnation de Patrick Dils le 27 janvier 1989 pour un double meurtre. Patrick Dils avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par délibération spéciale de la cour d'assises des mineurs de la Moselle, l'excluant du bénéfice de l'excuse atténuante de  minorité, bien qu'âgé de 16 ans lors des faits. L'avocate générale Jeanne-Marie Vermeulin a aussi écarté vendredi lors de son réquisitoire l'excuse de minorité qui limitait la peine encourue à vingt ans pour Matthieu.
Erreur d'expertise
Ce drame avait suscité un profond émoi en France et déclenché une vive polémique sur l'évaluation de la dangerosité et le suivi judiciaire des délinquants sexuels. En effet, l'enquête avait montré que, malgré sa jeunesse,
 le jeune homme avait déjà effectué quatre mois de détention provisoire pour le viol d'une autre jeune fille, une amie d'enfance, le 1er août 2010 dans le Gard. Une affaire aux troublantes similitudes avec le calvaire subi par la jeune Agnès.

Durant tout le procès, la personnalité de l'accusé a été au centre des débats. Qui est Matthieu ? Est-ce le garçon jugé non dangereux par un psychiatre montpelliérain après le viol, sous la menace d'un couteau, d'une amie alors âgée de 16 ans ? Sur la foi notamment de cette expertise, après quatre mois de détention provisoire, il avait été jugé apte à devenir interne au collège-lycée Cévenol au Chambon-sur-Lignon, où il a rencontré Agnès.
Un être aux "traits pervers très actifs et effrayants"
Ou est-ce un adolescent bien plus inquiétant qui a su s'engouffrer dans toutes les failles du suivi judiciaire, psychiatrique et psychologique dont il faisait l'objet, mises en évidence lors du procès? Sur ce point, Mme Vermeulin avait appelé à se "fonder essentiellement sur l'avis des experts", décrivant un être aux "traits pervers très actifs et effrayants" et soulignant sa "volonté d'emprise destructrice sur ses victimes".

Détaillant les "carences et manquements" de son suivi après le premier viol, à commencer par une remise en liberté "mal préparée", elle a déploré: "C'est une sorte de tapis rouge qu'on a déroulé devant lui". Son inscription au collège-lycée Cévenol du Chambon-sur-Lignon a été "une insulte au bon sens" a-t-elle encore relevé: "C'était l'établissement le moins adapté possible au cas de Matthieu".
 

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