mardi 25 juin 2013

Narbonne. Le quatrième prévenu prend la fuite à l'audience

Hier soir, à 22 heures, alors que le tribunal de Narbonne allait prononcer le jugement de quatre Albanais reconnus coupables de cambriolages, l’un d’eux qui comparaissait libre, n’était plus présent. Un mandat d’arrêt vient d’être lancé .
Le tribunal de Narbonne jugeait hier quatre Albanais (trois frères et leur cousin) pour 27 cambriolages commis dans l’Aude (Leucate, Caves, Roquefort, Portel, Peyriac, Sigean, Montredon, Névian, etc... ). Les quatre hommes s’accaparant de bijoux et numéraires. Les bijoux étaient revendus aux marchands d’or de Perpignan, Argeles sur Mer voire même en Espagne. Les quatre employés du bâtiment risquaient jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Les avocats de la défense vont tout d’abord plaider la nullité de la procédure du fait que deux des mis en cause n’étaient pas extraits de leur cellule lors de leur première comparution mais aussi du fait que les garde à vue n’ont pas été faites en présence de leur avocat. Le procureur Fabien Tourette démontrera tout le contraire. Dès lors le président Vétu pouvait juger sur le fond.
En fait trois des prévenus étaient déjà incarcérés (Zira, 27 ans, Artan, 35 ans et Klodian, 28 ans) car condamnés pour des faits similaires. Le quatrième, (Lati, 31 ans) comparaissait libre.
En fait les quatre Albanais ont été mis en cause au départ car une ADN de l’un d’eux a parlé. Déjà condamné pour une affaire similaire, l’ADN de l’un des comparses est retrouvée dans un autre cambriolage. De fil en aiguille, les enquêteurs vont remonter sur le quatuor. Surtout que les téléphones cellulaires vont parler et notamment parce qu’ils ont déclenché sur les sites et au moment des cambriolages. Leur mode opératoire était simple. En fin de journée, ils visitaient les pavillons au hasard sans faire de repérage.
Les quatre hommes vont à tour de rôle nier devant le président Vétu. Mais ce dernier a en sa possession, leur déclaration lors de la garde à vue. Ils ont été auditionnés plusieurs fois. L’un va avouer être là avec deux autres. Un autre va dire qu’il était bien là lui aussi puisque son frère le dit. Même s’il dit ne pas s’en souvenir.
Le président questionne Lati. «Vous aviez un petit appartement T3 et aujourd’hui vous voilà dans une villa sécurisée avec piscine et une voiture de luxe. Votre train de vie s’est amélioré alors que vous n’avez que 1 100 € de prestations sociales». Il a en outre déposé pour 7 000 € de bijoux à Argeles. Artan a une Audi A8, Klodian a 2
BMW
et 1 Laguna. Lati est poursuivi pour 19 méfaits, Zira pour 22, Artan pour 9 et le pompom pour Klodian avec 26 méfaits sur les 27 recensés. Lati était le chauffeur. Il est toujours resté dans la voiture.

L’un des avocats ne s’est pas déplacé. Me Philippe Fillon de Rennes a déposé ses conclusions. Mais Me Fabien Large de Perpignan et Me Luc Abratkiewicz de Montpellier interviennent. Tandis qu’Artan ajoute, «Je ne peux assister à ce procès sans mon avocat. Je nie tous les faits». C’en est trop pour le président Vétu qui menace de l’évacuer. Tandis que le procureur Tourette se félicite de l’enquête exemplaire avec un gros travail effectué. Le volte face des protagonistes ne touche ni le procureur ni le président.
Pour le procureur Tourette, depuis l’incarcération de 3 des 4 membres, les cambriolages sur la zone ont baissé et sont passés de 32 à 6 soit 75 %. Il réclame une peine identique pour les quatre membres de la famille soit 3 ans d’emprisonnement avec maintien en détention pour les trois qui y sont déjà et mandat de dépôt pour le quatrième. Mais aussi une interdiction de séjour dans l’Aude d’une durée de 5 ans.
À 22 heures et alors que les avocats de la défense étaient partis, le président Vétu rendait le jugement. Artan, Lati et Zira sont condamnés à 2 ans ferme tandis que Klodian est condamné à 30 mois. Les 4 hommes sont interdits de séjour dans l’Aude durant 3 ans. À l’énoncé du verdict, Lati qui comparassait libre avait disparu. Il s’est soustrait au prononcé du jugement. Un mandat d’arrêt va être lancé ainsi qu’une fiche de recherche.
Pour leur part, les parties civiles ont toutes vue leur demande acceptée soit 300 € de dommages et intérêts à chacun des demandeurs.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/06/25/1657590-narbonne-le-quatrieme-prevenu-prend-la-fuite-a-l-audience.html

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