vendredi 16 août 2013

Montendre (17) : la bouchère nie les coups de couteau à son ex-amant

C’est une petite femme jolie, qui ne fait pas ses 32 ans. Elle est arrivée mercredi, les menottes aux poignets, entre deux gendarmes, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Poitiers qui devait décider de son maintien ou non en prison. Les faits qui lui sont reprochés sont graves, comme l’a rappelé le président de la chambre : tentative d’assassinat sur son ancien amant.
Le 2 août dernier, Frédéric Gauthier, électricien à Montendre, a reçu deux coups de couteau : un, sans gravité, au thorax, l’autre, potentiellement mortel, dans le dos au niveau des reins. Il s’en est sorti par miracle. Au moment des faits, l’homme, marié, se trouvait sur une petite route de Montendre, la route de Chardes, en compagnie d’Adeline Gombert, sa maîtresse jusqu’au 31 mai dernier, date de leur rupture.

Les deux ex-amants se sont donné rendez-vous à cet endroit-là pour une ultime explication sur les motifs de la rupture. Interpellée peu après, la jeune femme, employée d’une boucherie de la ville, a immédiatement affirmé que c’est Frédéric Gauthier qui avait apporté le couteau et qu’elle l’a vu se porter le premier coup au thorax. Pour le second coup, porté apparemment alors que l’homme était à terre, elle dit ne pas se souvenir…
C’est cette explication qu’elle a fournie mercredi matin à la cour d’appel et qui n’a pas du tout convaincu l’avocat général, ni même le président : « Pour le deuxième coup de couteau au moins, les faits semblent établis », souligne le magistrat.
« Une mort sociale »
« Il faut voir la réalité en face, tonne l’avocat général. Vos déclarations sont pour le moins surprenantes. Il va falloir avoir le courage de répondre publiquement. » Le magistrat admet qu’Adeline Gombert n’a jamais été condamnée et qu’elle n’a fait parler d’elle qu’en bien jusqu’à présent. Mais il est persuadé qu’elle est tout à fait capable de reproduire son geste dicté par la passion. D’où la nécessité de la maintenir derrière les barreaux.
Pour l’avocat de l’accusée, qui a demandé en vain que ce procès se tienne à huis clos, les choses sont tout sauf claires et le doute qui existe encore sur certains points doit profiter à sa cliente. Si celle-ci reste en prison, explique-t-il, c’est à la fois une mort sociale et une mort maternelle : elle risque fort de perdre son emploi à la boucherie et la garde de son fils de 13 ans, actuellement placé en foyer, et qu’elle élève seule.
Pour l’avocat, rien ne prouve que le couteau ait été apporté par Adeline Gombert : il n’appartiendrait ni à la jeune femme ni à la boucherie. Des investigations sont en cours pour tenter de retrouver des empreintes digitales de la victime. Cela pourrait étayer la thèse de la tentative de suicide de Frédéric Gauthier, qui aurait lui-même très mal vécu d’être écartelé entre sa femme et sa maîtresse.
Dernier argument qui, pour être frappant, n’a pas été suffisamment convaincant : « Je vous rappelle que ma cliente est bouchère : si elle avait eu l’intention de tuer son amant, elle savait comment faire ». Les juges ont estimé qu’en l’état actuel de l’instruction, la remise en liberté d’Adeline Gombert ne pouvait pas être envisagée.

http://www.sudouest.fr/2013/08/16/la-bouchere-de-montendre-nie-mais-reste-en-prison-1142657-4628.php

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