Le procureur avait demandé implicitement la relaxe...
Le tribunal correctionnel de Pontoise rendra sa décision ce vendredi dans le procès du policier jugé pour l'accident de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), dans lequel deux adolescents avaient trouvé la mort en novembre 2007, déclenchant deux jours d'émeutes dans la ville.Le prévenu, qui conduisait le véhicule de police le soir du drame, est poursuivi pour homicides involontaires. Accusé de n'avoir pas respecté la limite de vitesse autorisée lors de la collision, il encourt une peine théorique de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Lors de l'audience, début juin, le procureur avait toutefois demandé implicitement la relaxe, insistant sur la «prise de risque» et le «comportement routier aberrant» des deux adolescents et ne réclamant pas de peine pour le fonctionnaire de police.
«Je ne peux pas requérir en conscience la condamnation de M. Viallet», avait expliqué Henri Génin, après avoir détaillé les multiples infractions commises par les deux adolescents, Mushim et Lakamy, au moment de l'accident.
Vitesse supérieure à la norme autorisée
Une analyse à revers de celle développée par les avocats des parties civiles, qui avaient insisté sur les «fautes» commises par le fonctionnaire. «Il ne s'agit pas de briser la carrière d'un homme, il s'agit de rendre la justice», avait souligné Me Jean-Pierre Mignard, appelant le tribunal à «prendre en considération» la douleur des familles.Selon un rapport d'expertise, le véhicule de police était en phase d'accélération au moment de l'accident, et roulait à près de 64 km/h - au lieu des 50 km/h autorisés - sans gyrophare ni avertisseur.
Mais les deux adolescents circulaient de leur côté sur une moto qui n'était pas destinée à la route, dépourvue de freins et d'éclairage, à une vitesse supérieure à la limite autorisée. Ils ne portaient par ailleurs pas de casque et n'avaient pas respecté une priorité à droite.
«Ce qui m'est arrivé, je ne l'ai pas voulu»
La mort de Mushim et Lakamy, le 25 novembre 2007, avait provoqué deux jours de violentes échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre à Villiers-le-Bel, commune populaire de 27.000 habitants située au nord de Paris.Une centaine de policiers avaient été blessés durant cette flambée de violences, qui avait fait craindre une répétition des émeutes de 2005, parties de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) avant d'embraser la France.
Le procès du policier avait été obtenu par les familles des victimes au terme d'un long combat judiciaire, marqué par de multiples rebondissements. Lors de l'audience, le prévenu avait assuré être marqué «pour toujours» par l'accident. «Moi-même, je suis père de famille. Ce qui m'est arrivé, je ne l'ai pas voulu», avait-il assuré.
http://www.20minutes.fr/societe/1222567-20130913-decision-vendredi-policier-juge-accident-mortel-villiers-le-bel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire