mardi 22 octobre 2013

Procès de Jean-Louis Muller : les expertises, éléments clés du dossier, examinées aujourd'hui

L’accusation, indigente en preuves formelles, repose essentiellement sur ces analyses qui avaient déjà emporté la conviction de deux Cours d’assises en faveur de la thèse du meurtre, en 2008 et 2010.
Jean-Louis Muller avait été condamné à chaque fois à 20 ans de réclusion criminelle, avant qu’un arrêt de la Cour de cassation ordonne la tenue d’un troisième procès, devant la Cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, à Nancy.
Deux expertises ont relevé des résidus à la fois sur les mains de Brigitte Muller, mais aussi sur celles de son mari, étonnamment en quantité importante sur le second, et de manière moindre sur la première.
«Lorsqu’il s’agit d’un suicide, il y a des résidus de tir beaucoup plus prononcés sur la victime», a affirmé à la barre mardi l’expert Ludwig Niewöhner. «A condition que les prélèvements aient été correctement réalisés», s’est-il empressé de préciser.
Or, une opération de «métallisation» réalisée par un premier expert, c’est-à-dire la dispersion d’or afin de révéler les résidus, était à l’époque une technique déjà obsolète et qui altérait les résultats, ont convenu les spécialistes.
«Il existe aussi des cas où il y a très peu de résidus de tir, alors qu’on sait qu’il s’agit d’un suicide», a encore relativisé M. Niewöhner. Son expertise a toutefois mis en évidence des nombreuses traces de résidus sur les mains du Dr Muller.

«Cela peut-il résulter d’une 'contamination' des mains par aérosol, par les particules présentes dans l’air et qui se reposent?», l’a interrogé l’avocat de la défense, Me Eric Dupond-Moretti.
«C’est 'plutôt pas probable', mais je ne suis pas catégorique», lui a répondu l’expert en balistique. Il a estimé à «une demi-heure» la durée avant que les particules retombent dans une pièce, mais «possible» une contamination indirecte, par exemple après avoir touché une table.
Lors de la première journée d’audience, lundi, la défense avait marqué plusieurs points. Un enquêteur avait parlé de «l’absence de mobile» de Jean-Louis Muller pour tuer sa femme. Et ses avocats avaient évoqué une «impossibilité matérielle» du meurtre, au vu des projections de sang et de résidus organiques.
Le verdict doit être rendu le 31 octobre

http://www.dna.fr/actualite/2013/10/22/proces-de-jean-louis-muller-les-expertises-elements-cles-du-dossier-examines-aujourd-hui

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