lundi 25 novembre 2013

Graulhet. Alexi Bacanov jugé pour le meurtre de Paul Brayette, membre du Sporting club

La mort violente de Paul Brayette, soigneur au Sporting club graulhétois, a fait l’effet d’une bombe à Graulhet, en avril 2010. Son meurtrier présumé, Alexi Bacanov, comparaît aux assises du Tarn à Albi, jeudi et vendredi.
Tout va se résumer à un combat d’experts psychiatres et psychologues. Alexi Bacanov, 44 ans, souffrant d’anomalies mentales, était-il responsable de ses actes lorsqu’il a agressé et tué Paul Brayette, 61 ans, dans la nuit du 22 au 23 avril 2010 à Graulhet ? Les magistrats instructeurs ont reconnu sa responsabilité pénale et l’ont renvoyé devant la cour d’assises du Tarn pour meurtre. Le procès de l’accusé se déroulera jeudi et vendredi. L’ancien rugbyman de Saint-Sulpice sera défendu par Me Apollinaire Legros-Gimbert, les parties civiles seront représentées par Mes Yves Salvaire et Mireille Servières.
Le 23 avril 2010, Alexi Bacanov se présente au commissariat de Graulhet. Il est 2 h 20. Il indique qu’il a tué un homme à son domicile, place Bosquet. Les policiers découvrent le corps sans vie d’un homme d’une soixantaine d’années, le visage ensanglanté. Un ouragan a ravagé la pièce de vie. Dans un coin, des boîtes de médicaments et de l’alcool. La victime est vite identifiée : il s’agit de Paul Brayette, 61 ans, boulanger retraité et soigneur au sein du club de rugby de Graulhet. Un homme serviable, débonnaire, apprécié de tous. Il avait deux passions : ses trois fils et le rugby.
Au fil des auditions et des déclarations d’Alexi, les policiers remontent le temps jusqu’au drame. L’accusé, son fils de 17 ans, Christian et des amis passent la soirée dans un bar à Graulhet. L’ambiance est bonne et Alexi propose à Paul Brayette de venir goûter son eau-de-vie roumaine chez lui. Les derniers verres de trop. Son fils, qui dormait dans une pièce à côté, est réveillé par son père, excité, qui lui demande où se trouve sa sœur, âgée de 14 ans. Il hurle qu’il la tuera si elle n’est plus vierge. Son ami essaie de le raisonner.

Les pulsions agressives

Le calme revient jusqu’à ce que des hurlements se fassent entendre dans la maison. L’ado se lève et voit le corps de la victime à terre. Effrayé, il s’enfuit pour appeler les secours. Il est malheureusement trop tard pour Paul Brayette, massacré à coups de poing et de pied.
Alexi tente d’expliquer qu’il aurait proféré des propos insultants vis-à-vis de sa fille.
Le rugbyman aurait renversé tous les meubles avant de s’en prendre à son ami. Il confiait, surtout, qu’il souffrait de troubles bipolaires et de dépression, qu’il prenait des médicaments et qu’il avait recommencé à boire depuis quelques jours parce que ça n’allait plus.
Commencent alors les expertises des spécialistes. Un psychiatre ne relève pas de dangerosité psychologique et le déclare responsable sur le plan pénal. Un autre expert relève des anomalies mentales. Sa responsabilité pénale est également retenue mais il souligne une altération du discernement et du contrôle de ses actes au moment des faits.
Deux autres spécialistes, mandatés par le magistrat instructeur, expliquent que la prise massive d’alcool a altéré son état de conscience et sa capacité de jugement, ce qui a favorisé ses pulsions agressives. Une dernière expertise confirme «le réel état de dangerosité psychologique». Mais aucun expert ne parle d’abolition du discernement. Altération ou abolition du jugement ? C’est ce qui sera au cœur des débats.

Au programme de la session

C’est Charlemagne C., 34 ans, qui ouvre aujourd’hui et jusqu’à mercredi, la dernière session d’assises du Tarn. Il est accusé de viol sur son fils, âgé de 5 ans au moment des faits, de juillet à décembre 2011 à Pratviel et Lavaur. Il est assisté par Me Jean-Claude Prim. Me Anne-Marie Bellen-Rotger représente les parties civiles. Nous avons occulté son nom de famille pour préserver son fils, victime.
Lundi 2 et mardi 3 décembre, Mickael Plo, 22 ans, accusé de viols sur mineure de 15 ans, dans la nuit du 6 au 7 juin 2009 à Graulhet, sera défendu par Me Frédéric David et Me Marie-Cécile Nierengarten-Maalem.Mes Delphine Chanut et Emmanuelle Pamponneau représenteront les parties civiles. Il est accusé d’avoir,violé sa cousine, un soir de beuverie.
Du mercredi 4 décembre au vendredi 6, Mohamed Gharsaloui, 33 ans, sera jugé en appel pour une série de viols, d’agressions sexuelles, de vols avec violence, à Toulouse, de mai à octobre 2009. Il a été condamné, en première instance à 14 ans de réclusion criminelle. Il sera défendu par Me Eric Zapata, les parties civiles (6) par Me Frédéric Douchez.
La cour d’assises des mineurs siégera, en appel, le lundi 9 et mardi 10 décembre, pour une tentative de vol avec arme d’un scooter à Toulouse, le 16 juillet 2010. Le mineur a été condamné en première instance à 7 ans de prison pour avoir porté des coups de couteau à la victime.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/25/1760310-graulhet-alexi-bacanov-juge-meurtre-paul-brayette-membre-sporting-club.html

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