samedi 23 novembre 2013

Meurtre de Valentin : Moitoiret "heureux" d'être condamné à 30 ans de prison

La cour d'assises d'appel du Rhône vient de condamner Stéphane Moitoiret à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du petit Valentin, poignardé à 44 reprises en 2008.

Il a donc été reconnu responsable pénalement. Stéphane Moitoiret a été condamné vendredi en appel à 30 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat en 2008 du petit Valentin dans l'Ain. Son ex-compagne et coaccusée, Noëlla Hégo, a quant à elle été acquittée du chef de complicité d'assassinat, mais condamnée à cinq ans de prison dont un avec sursis pour "non-assistance  à personne en danger" et tentative d'enlèvement d'un autre enfant. Sa peine couvrant la détention déjà effectuée, elle va sortir de prison.
Les jurés ont suivi les réquisitions pour Moitoiret mais se sont montrés plus cléments pour Hégo, pour laquelle l'avocat général avait requis 16 à 18 ans de réclusion. En première instance dans l'Ain, fin 2011, ils avaient été respectivement condamnés à la perpétuité et à 18 ans de réclusion.
Les avocats de Stéphane Moitoiret ont exprimé leur colère quelques minutes après l'énoncé du verdict. "Cet homme a été broyé parce que sa folie n'a pas été reconnue, (...) c'est la médecine et la justice qui subissent un échec parce qu'on a décidé en France de condamner les fous", a déclaré Me Franck Berton. "C'est un triste présage pour l'avenir de la psychiatrie et de la justice française", a ajouté Me Hubert Delarue. Il a par ailleurs expliqué que son client était "heureux" de ne pas être reconnu fou. "Tout va pour le mieux dans le pire des mondes", a ainsi conclut Me Delarue.
Les experts psychiatres déchirés sur la folie de Moitoiret
Stéphane Moitoiret  et Noëlla Hégo, jugés psychotiques par une majorité d'experts, avaient tenté d'acheter cet enfant de 5 ans qu'ils considéraient comme "l'élu", présentant leurs papiers d'identité aux parents avant de repartir. "Que la responsabilité de Moitoiret ait été reconnue est pour nous d'une importance essentielle", a déclaré Me Gilbert Collard, l'avocat de la mère de Valentin, car "on sait que Valentin n'a pas été tué par une chose mais par un être humain". "C'est essentiel pour la maman que la justice ait dit qu'on ne peut pas tuer un enfant, le voir mourir, saigner, pleurer, sans être conscient", a ajouté l'avocat.
Dans la matinée, la défense de Stéphane Moitoiret avait supplié la cour de "ne pas céder aux sirènes de la vengeance judiciaire" en condamnant ce "fou" pour ce crime "atroce" mais de le déclarer irresponsable. "Je vous conjure de ne pas confondre l'individu et le crime", avait supplié Me Franck Berton, demandant à la cour de "répondre non" à la question de savoir si l'accusé était "conscient" quand il avait poignardé cet enfant qu'il ne connaissait pas. Il n'a pas été suivi.
Comme en première instance, les experts psychiatres se sont déchirés sur la folie de l'accusé. Quatre d'entre eux évoquent une "abolition" du discernement, synonyme d'irresponsabilité, et six parlent d'"altération", qui permet une condamnation - moins catégoriques à l'audience, deux ont finalement refusé de se prononcer. Quant à Noëlla Hégo, 53 ans, tous les experts la jugent responsable de ses actes malgré un "délire" mystique, mais ils se sont montrés très sceptiques sur son implication dans le meurtre.
 

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